Pakistan : au moins 55 morts dans des combats et un attentat-suicide
La Khyber, zone frontalière avec l'Afghanistan, est la cible depuis plusieurs mois d'affrontements entre l'armée et des groupes rebelles, opposés à l'alliance entre le Pakistan et les Etats-Unis.
Des combats entre armée et rebelles et un attentat-suicide à la sortie d'une mosquée ont fait au moins 55 morts, vendredi 2 mars, dans une zone tribale du nord-ouest du Pakistan, à la frontière avec l'Afghanistan, selon les autorités locales. Les deux incidents ont eu lieu à quelques heures d'intervalle à Tirah, une vallée du district de Khyber, bastion du groupe rebelle du Lashkar-e-Islam.
Civils, rebelles et soldats ont trouvé la mort
L'attentat-suicide a frappé une foule de fidèles sortant d'une mosquée, après la grande prière du vendredi, dans une zone tenue par les rebelles. "Au moins 22 personnes ont été tuées et 20 blessés", a déclaré Jamilur Rehman, un responsable administratif du district, en précisant que le nombre de victimes pourrait augmenter. "La plupart des hommes tués dans l'attentat faisaient partie de son groupe", a-t-il précisé.
Dans la matinée, le Lashkar-e-Islam avait attaqué un poste de contrôle de l'armée dans la même vallée, provoquant des combats. "Au moins dix soldats ont été tués, trois blessés, et 23 rebelles sont morts dans l'affrontement, qui a duré six heures", a indiqué un responsable local des services de sécurité. Ce bilan, confirmé à l'AFP par plusieurs responsables militaires à Peshawar, était toutefois impossible à confirmer de manière indépendante, l'armée restreignant l'accès à la zone.
Un groupe distinct des talibans
Principalement implanté dans la Khyber, le Lashkar-e-Islam n'est pas une composante majeure de la rébellion pakistanaise menée par les talibans. S'il peut entretenir des liens avec certains d'entre eux, il est surtout considéré proche des mafias, nombreuses dans ce district stratégique abritant le principal point de passage en Afghanistan depuis le nord-ouest du Pakistan. L'armée et la rébellion se sont régulièrement affronté ces derniers mois dans plusieurs zones tribales. En octobre dernier, quelque 18 000 habitants avaient fui le district, par peur des combats.
Les talibans pakistanais, alliés à Al-Qaïda, avaient décrété en 2007 le djihad contre le gouvernement, pour le punir de son alliance avec les Etats-Unis dans leur "guerre contre le terrorisme". Ils sont les principaux responsables d'une vague d'attentats qui a tué, depuis, près de 5 000 personnes à travers le pays. Après une trêve relative de quelques mois, les attentats semblent reprendre depuis fin janvier dans le nord-ouest, notamment dans sa principale ville, Peshawar. Vendredi matin, un agent des services secrets pakistanais y a été tué par des hommes armés à moto, a indiqué la police.
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