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Pakistan : Bhutto appelle Musharraf à démissionner

Une nouvelle fois assignée à résidence, la chef de file de l'opposition pakistanaise exhorte pour la première fois Pervez Musharraf à quitter la présidence et déclare qu'elle ne sera jamais son Premier ministre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © REUTERS / Faisal Mahmood)

Elle avait déjà appelé le général Musharraf à renoncer à ses fonctions de chef des armées pour devenir un dirigeant civil, mais c'est la première fois que Benazir Bhutto demande sa démission pure et simple. "Il est temps qu'il parte. Il doit démissionner de la présidence", déclare ce matin la chef de file de l'opposition pakistanaise dans une interview téléphonique.

Benazir Bhutto se trouve à Lahore où elle a été à nouveau assignée à résidence hier soir pour une semaine, quelques heures avant une marche de protestation contre l'état d'urgence.

L'ex-chef du gouvernement, revenue de huit ans d'exil, est devenue l'un des leaders effectifs de l'opposition depuis qu'elle a rompu des négociations entamées il y a plusieurs mois avec le général Musharraf en vue d'un éventuel futur partage du pouvoir.

De son côté, le Commonwealth a lancé un ultimatum de dix jours au président pakistanais Pervez Musharraf, menaçant de suspendre son pays s'il n'a pas d'ici là levé l'état d'urgence.

La menace a été formulée par le secrétaire général du Commonwealth, Don McKinnon. Estimant que le président Musharraf a "gravement violé les valeurs fondamentales" de l'organisation de 53 pays (le Royaume-Uni et la plupart de ses anciennes colonies), le Commonwealth exige la levée de l'état d'urgence, la restauration des droits civiques et la démission de Pervez Musharraf ses fonctions de chef de l'armée.

Le président pakistanais a imposé l'état d'urgence le 3 novembre en invoquant justement une recrudescence des attentats islamistes et l'ingérence de la justice dans le domaine politique. Il est depuis sous le feu des critiques de l'opposition et des capitales occidentales qui considèrent qu'il a trouvé là un prétexte pour s'agripper à un pouvoir vacillant à l'approche des législatives, prévues en janvier.

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