Cet article date de plus de huit ans.
Quand le Pokémon Go s'invite à Tuol Sleng, antichambre du génocide cambodgien
A peine arrivée sur les smartphones cambodgiens, l'application Pokémon Go fait déjà polémique. Un terrain de jeu inattendu, celui de l’ancienne prison Tuol Sleng de Phnom Penh, plus connue sous le nom de S-21, suscite l’indignation dans le pays. Son directeur Chhay Visoth a déploré la pratique de ce jeu virtuel dans un «lieu de tristesse» où près de 15.000 opposants aux Khmers rouges ont été tués.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Chasser des Pokémons dans le musée-prison de Tuol Sleng relève de l'«insulte pour les âmes des victimes qui sont mortes ici», s’est indigné Bou Meng, 76 ans, l'un des tous derniers survivants du génocide khmer rouge. Ce site, ancien haut lieu de détention et de torture, est l'un des plus visités par les Cambodgiens et par les touristes étrangers.
«C'est un lieu de souffrances. Ce n'est pas approprié de jouer à ce jeu ici», a-t-il ajouté, appelant le la direction du musée à faire disparaître ce lieu de mémoire du Pokémon Go. Des gardiens ont confirmé à l'AFP avoir expulsé plusieurs joueurs de Pokémon Go surpris en train de se déambuler dans l'enceinte de l'ancien camp, situé dans les quartiers sud de Phnom Pehn.
«C'est un lieu de souffrances. Ce n'est pas approprié de jouer à ce jeu ici», a-t-il ajouté, appelant le la direction du musée à faire disparaître ce lieu de mémoire du Pokémon Go. Des gardiens ont confirmé à l'AFP avoir expulsé plusieurs joueurs de Pokémon Go surpris en train de se déambuler dans l'enceinte de l'ancien camp, situé dans les quartiers sud de Phnom Pehn.
Un «cimetière, pas une aire de jeux»
Ce lieu «n'est pas un centre commercial ou une aire de jeux où attraper des Pokémons. C'est un cimetière», s'est insurgé Youk Chhang, directeur du Centre de documentation du Cambodge (DC-Cam). Ce centre collecte, enregistre et compile un maximum d'informations sur la période du régime khmer rouge allant de 1975 à 1979.
Plusieurs joueurs ont été vus arpentant, le 4 août 2016, les rues voisines du musée-prison, à la recherche de créatures virtuelles cachées dans le monde réel. «J'ai trouvé quatre monstres Pokémons. Je n'ai même pas besoin d'aller dans Tuol Sleng», a expliqué à l'AFP l'un d'eux, refusant que son identité soit révélée.
Sous le régime khmer rouge, au moins 1,7 million de Cambodgiens, soit un quart de la population, a été décimée. Le directeur du musée, Chhay Visoth, qui déplore ces parties de Pokémon Go dans ce «lieu de tristesse» n'a pas précisé s'il allait demander au développeur du jeu virtuel, Niantic, de supprimer son établissement de l'un des jeux plus populaires du moment.
Le même phénomène s'est produit en France. Des chasseurs de Pokémon s'étaient introduits dans le célèbre ossuaire des soldats de Verdun. Ce lieu de souvenir d'une des principales batailles de la Première guerre mondiale vient d'être supprimé de l'application mobile à la demande des autorités.
Plusieurs joueurs ont été vus arpentant, le 4 août 2016, les rues voisines du musée-prison, à la recherche de créatures virtuelles cachées dans le monde réel. «J'ai trouvé quatre monstres Pokémons. Je n'ai même pas besoin d'aller dans Tuol Sleng», a expliqué à l'AFP l'un d'eux, refusant que son identité soit révélée.
Sous le régime khmer rouge, au moins 1,7 million de Cambodgiens, soit un quart de la population, a été décimée. Le directeur du musée, Chhay Visoth, qui déplore ces parties de Pokémon Go dans ce «lieu de tristesse» n'a pas précisé s'il allait demander au développeur du jeu virtuel, Niantic, de supprimer son établissement de l'un des jeux plus populaires du moment.
Le même phénomène s'est produit en France. Des chasseurs de Pokémon s'étaient introduits dans le célèbre ossuaire des soldats de Verdun. Ce lieu de souvenir d'une des principales batailles de la Première guerre mondiale vient d'être supprimé de l'application mobile à la demande des autorités.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.