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Rivalités pour un label Daech en Asie du Sud-Est

Les attaques terroristes qui ont visé l’Indonésie le 14 janvier 2016 ont été revendiquées par l’Etat islamique. Une première laissant craindre l’implantation de l’organisation en Asie du Sud-Est. Mais si les groupes djihadistes sont nombreux dans la région, ils restent divisés et incapables pour l’instant de se regrouper sous une même bannière.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Un employé de la voirie efface un drapeau de l'Etat islamique peint sur un mur de la ville de Surakarta dans la province de Java en Indonésie.  (AFP/ Citizensside/ Agoes Rudianto)

La police indonésienne a identifié l’instigateur des attaques de Djakarta. Il s’agirait de Bahrum Naim, un Indonésien basé en Syrie. Un djihadiste qui cherche à monter en grade en démontrant sa capacité d’organisateur sur sa terre natale. Mais la concurrence est rude, les activistes sont nombreux et Daech n’a pas encore adoubé d’«Emir» dans le pays musulman le plus peuplé du monde.

Jamaa Ansaharut Daulah
L’organisateur présumé des attaques de Djakarta est un disciple d’Aman Abdurrahman, le djihadiste le plus influent de la région. Ce dernier est en prison d’où il dirige l’organisation Jamaa Ansaharut Daulah qui fédère depuis un an plusieurs groupes activistes. Son objectif est de «créer une zone de conflit dans la région pour attirer des djihadistes du monde entier», précise à Reuters Rakyan Adibrata, un spécialiste du terrorisme.
 
Jemaa Islamiyah
Une autre organisation djihadiste indonésienne, liée à al-Qaïda, pourrait elle aussi revendiquer le label Daech en Asie du Sud-Est : la Jemaah Islamiyah. L’un de ses fondateurs, Abou Bakr Bachir, un influent imam radical est lui aussi en prison. Il a prêté allégeance, depuis sa cellule, au «calife» al-Baghdadi comme le souligne le journal Le Monde. Mais le mouvement régional, qui s’est illustré avec les attentats de Bali en 2002, est aujourd’hui quasiment neutralisé par ses divisions et la «guerre contre le terrorisme» menée par l’Etat.  
 
Qui pourra fédérer ?
Si plusieurs groupes djihadistes en Indonésie, en Malaisie ou aux Philippines souhaitent s’approprier le label de Daech ou ont déjà fait allégeance, aucun d’entre eux n’a réussi à fédérer au niveau régional d’autant plus qu’ils n’ont pas les mêmes objectifs. «Les militants radicaux des Philippines s’intéressent avant tout aux enlèvements en échange de rançons»,  a confié à l’agence Reuters un responsable chargé de la lutte antiterroriste.  

La menace terroriste plane bien sur l’Asie du Sud-Est. Cependant, la mise en place d’une filiale «Etat islamique» avec un seul chef et une seule direction ne semble pas encore à l'ordre du jour. 

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