Sri Lanka : le Premier ministre démissionne après de violents affrontements entre partisans et opposants au gouvernement
Des partisans de l'actuel président ont violemment attaqué des manifestants rassemblés devant le bureau présidentiel.
Situation critique au Sri Lanka. Le Premier ministre sri-lankais Mahinda Rajapaksa a démissionné, lundi 9 mai, peu après de violentes attaques perpétrées par ses partisans contre des manifestants antigouvernementaux. Le dirigeant de 76 ans a adressé sa lettre de démission à son frère, le président Gotabaya Rajapaksa, ouvrant ainsi la voie à un "nouveau gouvernement d'unité", a déclaré son porte-parole.
Selon les autorités, au moins cinq personnes sont mortes et 139 ont été blessées quand des loyalistes du camp de Gotabaya Rajapaksa, armés de bâtons et de matraques, ont attaqué les manifestants qui campent devant le bureau du président depuis le 9 avril. La police a tiré des gaz lacrymogènes et a fait usage de canons à eau après que les partisans du gouvernement ont franchi les rangs des policiers pour détruire les campements de milliers de manifestants. Parmi les morts figure un député du parti au pouvoir, qui s'est suicidé après avoir été encerclé par des manifestants sur lesquels il avait tiré.
Une grave crise économique
La population manifeste depuis plusieurs semaines, reprochant au président Rajapaksa et à son frère, le Premier ministre Mahinda Rajapaksa, d'avoir précipité le pays dans la crise. Sur Twitter, ce dernier a exhorté "la population à faire preuve de retenue et à se rappeler que la violence n'engendre que la violence".
While emotions are running high in #lka, I urge our general public to exercise restraint & remember that violence only begets violence. The economic crisis we're in needs an economic solution which this administration is committed to resolving.
— Mahinda Rajapaksa (@PresRajapaksa) May 9, 2022
Depuis plusieurs mois, l'île de 22 millions d'habitants subit de graves pénuries de produits alimentaires, de carburant et de médicaments. Cette crise sans précédent, imputée à la pandémie de Covid-19 qui a privé le pays des devises du secteur touristique, a été aggravée par une série de mauvaises décisions politiques, selon des économistes.
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