Syrie : Valls regrette les propos de Kerry sur des négociations avec Al-Assad
Divergences entre Paris et Washington sur l'opportunité d'inclure le président syrien dans un règlement négocié. Laurent Fabius estime que ce serait faire un "cadeau scandaleux" aux terroristes de l'Etat islamique.
Triste anniversaire pour la Syrie, qui entre dans sa cinquième année de guerre civile. Près de quatre millions de Syriens ont fui le pays, et 200 000 personnes sont mortes. Face à ce constat, des divergences entre la France et les Etats-Unis apparaissent sur la stratégie à suivre pour en finir avec ce conflit.
1Kerry : "Il faudra négocier" avec Al-Assad
"Au final, il faudra négocier" avec Bachar Al-Assad, affirme le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, dimanche. Un porte-parole du Département d'Etat précise toutefois qu'il n'y a aucune modification de la position américaine, et qu'il "n'y a pas d'avenir pour un dictateur brutal comme Assad en Syrie".
Mais cette déclaration représente toutefois un tournant, comme le résume Valérie Astruc, de France 2 . Washington a changé d'ennemi en Syrie. La priorité est d'en finir avec le groupe État islamique.
2Al-Assad : "Nous attendons les actes"
Dès le lendemain, Bachar Al-Assad saisit la balle au bond. "Nous écoutons toujours les déclarations, nous devons attendre les actes et à ce moment-là, on décidera", affirme le président syrien, selon des propos cités par l'agence officielle Sana. La presse officielle, de son côté, estime que les propos de John Kerry sont une "reconnaissance de la légitimité" de Bachar Al-Assad.
3Manuel Valls regrette la position de Kerry
Invité du Grand Journal de Canal+, Manuel Valls réagit aux propos de John Kerry. Interrogé sur le fait de savoir s'il regrette cette position, le Premier ministre répond : "Oui, bien sûr". Avant d'ajouter qu'il "n'y aura pas de solution tant qu'il y aura Bachar Al-Assad à la tête de la Syrie".
Un peu plus tôt dans la journée, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait déjà déclaré que "remettre en selle" Bachar Al-Assad" serait un "cadeau scandaleux" aux terroristes de l'Etat islamique. Le Quai d'Orsay privilégie toujours un "règlement politique négocié entre les différentes parties syriennes", sans l'actuel dirigeant.
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