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Violence routière: la Thaïlande mauvais élève
Une nouvelle fois, le Nouvel An en Thaïlande a été particulièrement meurtrier sur les routes. En une semaine de congés, 478 personnes ont trouvé la mort et 4000 autres ont été blessées (+25% par rapport à 2015). La Thaïlande est le second pays le plus meurtrier après la Libye. Explications.
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L’archétype de la victime de la route en Thaïlande, nous raconte un expatrié français, c’est «un jeune motocycliste, fortement alcoolisé qui conduit sans casque et qui se prend un poteau». Une impression corroborée par les chiffres. Dans 80% des cas, un deux-roues est impliqué dans un accident, et une fois sur trois le conducteur est alcoolisé.
Et c’est ainsi que la Thaïlande se classe au sommet de la mortalité routière mondiale. 13.650 décès sur les routes officiellement, mais vraisemblablement près du double, estime l’OMS. Ce qui conduit à un taux de 36,2 décès pour 100.000 habitants quand en France, à population équivalente, il est de 5,1.
La faute à qui?
En fait, les raisons sont multiples. Le permis de conduire est une formalité plus monnayée que réellement passée. Les conducteurs ne respectent pas, ou très peu, le code de la route. La loi du... «le plus gros a raison» participe de ce non-respect des obligations routières. C’est particulièrement vrai pour les conducteurs de gros 4X4. Gare au piéton ou au cycliste.
A cela s’ajoute des failles dans la réglementation. Ainsi, la ceinture de sécurité n’est obligatoire qu’à l’avant. La vitesse autorisée en ville est de 80 km/h. L’alcoolémie routière atteint des niveaux très élevés, et cela malgré l’intensification des contrôles, affirme l’armée au pouvoir. 59.000 personnes ont été arrêtées pour conduite en état d’ivresse et 4200 véhicules ont été saisis durant les 6 jours de la semaine du Nouvel An.
Lors des fêtes de fin d’année en 2015, le chef de la junte, le général Prayut Chan-O-Cha, avait inventé les séances de «rééducation» de 7 à 15 jours. Des arrestations pour soumettre le contrevenant à des sessions de «correction du comportement». Rien n’y a fait. Il y a quelque mois, l’armée a mis en place le stage obligatoire… à la morgue. Visiblement le résultat est tout aussi médiocre.
Et pour l’anecdote, les observateurs de la vie thaï notent un certain fatalisme chez les conducteurs qui remettent leur vie dans les mains de Bouddha.
Un mieux au niveau mondial
Parmi les pays en voie de développement, la Thaïlande est le mauvais élève. D’autant que l’Organisation mondiale de la santé se félicite que le nombre de morts sur les routes tend à plafonner depuis 2007, avec 1,25 million de personnes tuées. Cela malgré l’augmentation rapide du nombre de véhicules en circulation dans les pays en voie de développement (un record de 67 millions de véhicule immatriculés en 2014). L’OMS met en avant l’effort important mené sur les infrastructures, mais aussi sur la pédagogie.
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