Au Mali, première manifestation anti-française
"A bas la France ! A bas la France ! ". Tel était le slogan de la mobilisation qui a eu lieu dans les rues de Bamako mercredi matin. C'est la première fois qu'une telle manifestation se tenait au Mali, même si cela fait plusieurs mois que le mécontentement est palpable.
Mercredi matin, ils étaient plusieurs centaines à marcher dans les rues de la capitale malienne, et à se dire déçus par le comportement de la France dans le nord du Mali.
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"C'est nous qui avons soulevé le drapeau français ici ! On a applaudi la France ", a expliqué un des manifestants. "Mais aujourd'hui, pourquoi, à Kidal, c'est le MNLA qui est armé ? Ce n'est pas normal. Un Etat, c'est un Etat ! Il faut restituer au Mali, un Etat malien ".
La politique menée à Kidal critiquée
C'est la politique française menée à Kidal qui dérange plus précisément. Dans le nord du pays, la France a réussi à repousser l'occupation islamiste au mois de janvier. Depuis, l'armée malienne a réinvesti les lieux, sauf dans la ville de Kidal, où sa présence reste symbolique.
Mais dans les faits, les rebelles touaregs, sous la bannière du MNLA (Mouvement national pour la libération de l'Azawad), n'ont pas été désarmés. Et dans l'attente d'un règlement politique du conflit qui les oppose à l'Etat malien, la situation est instable. Des négociations sont programmées, mais les manifestants accusent la France de soutenir les rebelles touaregs.
"Notre problème, c'est que la France est derrière le MNLA", accuse un des maliens présents ce mercredi. "Comment fait le MNLA pour rester vraiment à Kidal si ce n'est pas la France qui l'aide ? Nous ne nous sommes pas d'accord avec la politique française à Kidal ".
(à écouter ci-dessous, le reportage de David Baché, journaliste de RFI)
Ce qui est reproché à la France, c'est la supposée différence de traitement faite entre les rebelles touaregs et les groupes islamistes, que l'armée a réussi à écarter.
Dans le nord, l'insécurité règne toujours, et elle a notamment dissuadé de nombreux électeurs d'aller voter au premier tour des élections législatives qui se tenait dimanche dernier. C'est également là-bas que les deux journalistes de RFI ont été assassinés, début novembre.
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