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Après l'effondrement d'immeuble au Bangladesh, des usines textiles vont fermer

Les autorités ferment des usines pour la première fois, deux semaines après le drame dont le bilan dépasse les 800 morts.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Une chemise étiquetée Benetton retrouvée dans les décombres de l'immeuble Rana Plaza, à Savar, près de Dacca (Bangladesh), le 27 avril 2013. (MUNIR UZ ZAMAN / AFP)

Deux semaines après l'effondrement d'un immeuble abritant des ateliers de confection, le Bangladesh annonce, mercredi 8 mai, pour la première fois la fermeture d'usines textiles pour des raisons de sécurité. Le bilan du drame, encore provisoire, dépasse les 800 morts. Où en est l'enquête ? Pourquoi les autorités redoutent la réaction des marques occidentales ? Francetv info se penche sur certaines conséquences de la catastrophe et les dernières avancées des recherches.

Comment le Bangladesh réagit pour ne pas perdre les marques occidentales ?

"Seize usines ont été fermées à Dacca et deux à Chittagong", la deuxième ville du pays, a annoncé le ministre du Textile, précisant que de nouvelles usines allaient cesser leur activité dans le cadre du renforcement des mesures de sécurité. Il s'agit des premières fermetures décidées par les autorités depuis le drame du 24 avril, le plus meurtrier de l'histoire industrielle du pays. Le Rana Plaza, un immeuble de neuf étages, s'est effondré près de Dacca. Des ouvriers avaient signalé la veille des fissures dans le bâtiment.

"Nous avons constaté que ceux qui prétendent avoir les usines les plus aux normes au Bangladesh n'ont pas totalement respecté les règles de construction", a ajouté le ministre. Craignant que les marques occidentales se détournent de leurs fournisseurs bangladais, le gouvernement a annoncé lundi la mise en place d'une nouvelle commission d'enquête. Celle-ci doit inspecter les 4 500 usines textiles du pays à la recherche d'éventuels défauts de construction. Le ministre du Textile a été nommé à la tête de cette commission. Plus de 3 000 ouvriers travaillant pour des marques occidentales d'habillement, telles que le britannique Primark et l'espagnol Mango, étaient à leur poste lorsque le Rana Plaza s'est effondré comme un château de cartes. 

Pourquoi les autorités sont gênées ?

Ce drame a braqué les projecteurs sur les "ateliers de misère" du secteur textile, où des ouvriers payés parfois moins de 30 euros par mois travaillent à des cadences infernales. Le Bangladesh est le deuxième pays exportateur de textile au monde, après la Chine. Cette industrie, pilier de son économie, occupe plus de 40% de la main d'œuvre du pays et représente 80% de ses exportations.

Le Bangladesh avait déjà annoncé le renforcement de mesures de sécurité après un incendie dans une usine textile près de Dacca en novembre, qui avait fait 111 morts. Mais les inspections avaient été jugées nettement insuffisantes pour faire progresser les conditions de sécurité déplorables dans ce secteur.

Où en est l'enquête ?

D'après un responsable de l'enquête, des vibrations dues notamment à de gros générateurs sont à l'origine de l'effondrement du Rana Plaza. Une douzaine de personnes ont été arrêtées, dont le propriétaire de l'immeuble et les propriétaires des ateliers de confection. Un porte-parole de l'armée, en charge des secours, a indiqué mercredi que "le bilan s'élève désormais à 803 morts", dont 790 personnes retrouvées dans les ruines et 13 décès de blessés ayant succombé à l'hôpital. Selon les autorités, 2 437 personnes ont été secourues vivantes.

Un militaire a indiqué que les grues et les bulldozers déblayaient désormais les gravats correspondant au troisième étage du Rana Plaza et que l'odeur nauséabonde émanant de ce qu'il reste des étages inférieurs suggérait que des corps étaient encore pris au piège. "Nous n'avons pas encore atteint les étages inférieurs. Nous avons fini le travail à 70%", a-t-il ajouté. Il a toutefois précisé que le nombre de victimes aux rez-de-chaussée, premier et deuxième étages pourrait ne pas être très élevé car ces niveaux abritaient des magasins et des banques ouvrant à 9 heures, proche de l'heure du drame, et que les employés n'étaient peut-être pas tous arrivés.

Quelque 150 corps d'ouvriers tentant de fuir ont été retrouvés dans les escaliers de l'immeuble. Mais le Rana Plaza s'est effondré en cinq minutes, rendant toute fuite vaine. Selon des responsables des secours, certains corps extraits des décombres n'avaient plus tous leurs membres, d'autres étaient dans un état de décomposition avancée, rendant leur identification difficile. L'odeur oblige les secours à porter des masques et à utiliser des désodorisants.

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