Manifestations au Bangladesh : la Première ministre Sheikh Hasina a démissionné
La Première ministre bangladaise Sheikh Hasina a été forcée de quitter le palais gouvernemental, lundi 5 août, à Dacca, selon une source proche de la dirigeante, avant que des milliers de manifestants antigouvernementaux ne le prennent d'assaut d'après des images télévisées. Le chef de l'armée, le général Waker-Uz-Zaman, a ensuite annoncé que la cheffe du gouvernement, contestée dans la rue depuis un mois, avait démissionné et qu'il allait "former un gouvernement intérimaire".
Les manifestants antigouvernementaux avaient appelé à un vaste rassemblement dans la capitale et un vaste dispositif de sécurité avait été déployé, l'armée et la police empêchant l'accès aux rues conduisant au bureau de la Première ministre. Pour rétablir l'ordre, alors que le pays de 170 millions d'habitants est en proie à un mouvement de contestation d'étudiants qui dénoncent les faveurs dont bénéficient les proches du pouvoir pour devenir fonctionnaires, le gouvernement a notamment coupé l'accès à internet, fermé écoles et universités, imposé un couvre-feu et déployé l'armée.
Selon un décompte réalisé lundi 4 août par l'AFP à partir de données de la police, de responsables et de médecins dans des hôpitaux, les heurts entre opposants à Sheikh Hasina et les soutiens au gouvernement ont fait au moins 300 morts depuis le début du mouvement il y a un mois. Dimanche, 94 personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à travers le pays, dont au moins 14 policiers, selon le porte-parole de la police. Il s'agit du bilan le plus lourd en une seule journée.
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