Bangladesh : les étudiants menacent de reprendre les manifestations
Situation toujours tendue au Bangladesh. Un groupe d'étudiants a menacé, dimanche 28 juillet, de reprendre les manifestations dès lundi, après plusieurs jours de troubles meurtriers, si ses leaders emprisonnés n'étaient pas libérés. "Les poursuites engagées contre eux [doivent être] abandonnées", a déclaré Abdul Hannan Masud aux journalistes lors d'une conférence de presse en ligne samedi soir, qui n'a pas révélé d'où il s'exprimait car il se cache des autorités.
De leur côté, les autorités ont donné le premier bilan officiel de la répression meurtrière après avoir rétabli l'internet mobile, après plus d'une semaine de blocage. Le ministre de l'Intérieur du Bangladesh a ainsi affirmé que 147 personnes avaient été tuées, tandis qu'Etudiants contre la discrimination, l'organisation à l'initiative des protestations, a recensé 266 victimes, dans cette contestation qui a commencé après la réintroduction en juin d'un régime réservant à certains candidats plus de la moitié des emplois de la fonction publique.
La police assure avoir été "forcée d'ouvrir le feu"
Selon le ministre de l'Intérieur, la police du Bangladesh a fait preuve de retenue mais a été "forcée d'ouvrir le feu" sur des manifestants pour tenter de protéger des bâtiments gouvernementaux. "Malgré le meurtre de leurs collègues", les policiers "ont fait preuve d'une patience extrême", a affirmé Asaduzzaman Khan dimanche devant des journalistes. "Mais quand ils ont vu que les bâtiments ne pouvaient être protégés, les policiers ont été forcés d'ouvrir le feu", a-t-il ajouté.
La police a arrêté des milliers de manifestants, dont plusieurs leaders étudiants après des protestations contre les quotas d'embauche dans la fonction publique. Selon Prothom Alo, le plus grand quotidien du Bangladesh, au moins 9 000 personnes ont été arrêtées dans tout le pays depuis le début des troubles. Le couvre-feu reste en vigueur dimanche, mais il a été progressivement assoupli au cours de la semaine, signe que le gouvernement considère que l'ordre a été en grande partie rétabli.
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