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Bangladesh : quatre ans après la catastrophe du Rana Plaza, la sécurité dans les usines textile est sous surveillance

La catastrophe du Rana Plaza, en 2013, a coûté la vie à plus de mille ouvriers bengalis. Tandis qu'en France, une loi impose aux firmes un devoir de vigilance pour les marques vis à vis de leurs sous-traitants, au Bangladesh, une structure indépendante a pris les devants.

Article rédigé par Sébastien Farcis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La catastrophe du Rana Plaza avait fait plus d'un millier de morts en 2013 (Andrew Biraj / Reuters)

Quatre ans après la catastrophe du Rana Plaza en 2013 qui a coûté la vie à plus de mille ouvriers bengalis, les députés français doivent voter mardi 21 février une proposition de loi imposant aux grandes firmes un devoir de vigilance. Au Bangladesh, une structure indépendante a pris les devants.

Le bâtiment du Rana Plaza était un symbole de la négligence avec laquelle l'industrie du textile s'est développée au Bangladesh : construit avec des matériaux de mauvaise qualité, quatre étages y avaient été rajoutés illégalement tandis que d'importantes surcharges sur les toits fragilisaient l'édifice.

En France, une loi est votée pour imposer un devoir de vigilance

L’effondrement en 2013 de l'immeuble avait provoqué la mort de plus d’un millier d’ouvriers qui travaillaient pour de grandes marques occidentales de prêt-à-porter. Quatre ans après la catastrophe bengalie, en France, les députés doivent adopter définitivement mardi 21 février une proposition de loi imposant aux grandes firmes un devoir de vigilance. Ainsi, les multinationales françaises ne pourront bientôt plus fermer les yeux sur les agissements de leurs sous-traitants dans les pays à main d’œuvre à bas coûts. 

>> À lire aussi. Loi sur "le devoir de vigilance" des multinationales : une avancée utile mais insuffisante

Au Bangladesh, l'"Accord" a pris les devants

Depuis plus de trois ans, une structure indépendante, appelée Accord (Accord on Fire and Building Safety in Bangladesh), corrige, difficilement mais efficacement, ces graves manques qui touchent les 4 000 usines du pays. Un travail essentiel, même s'il ne couvre qu'une minorité d'entre elles.

L'Accord inclut tout ce que demandaient les syndicats depuis une décennie, et qui n'a été possible que suite à la tragédie du Rana plaza : cette organisation est complètement indépendante et regroupe syndicats et patrons sous la houlette de l'Organisation internationale du travail. Les marques étrangères et les usines sont contraintes juridiquement de réaliser les améliorations recommandées. L'organisme est financé par ces enseignes.

Parmi les marques, H&M, Zara ou Auchan

Deux-cent-quinze marques ont intégré l'Accord : principalement des marques européennes, comme H&M, Zara ou Auchan, soit environ deux millions d'ouvriers bangladais, et la moitié des travailleurs du textile – les enseignes américaines ont créé leur propre organisme de contrôle, bien moins contraignant.

La mission de l'Accord se termine l'année prochaine et l'organisme affirme que 75% des réparations demandées, telles que l'installation de portes coupe-feu, ont été réalisées. Et cinquante-trois usines récalcitrantes ont été placées sur la liste noire, ce qui les interdit de produire pour les marques signataires de l'accord.

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