Bangladesh : Sheikh Hasina, la première ministre, forcée de fuir

C’est l’un des lieux qui incarnait l’ancien pouvoir. La résidence de la Première ministre abandonnée à une foule avide de vengeance. Tout ce qui y représente l’autorité est détruit. Chaque pièce est visitée puis pillée sans résistance. La police laisse faire et apporte son soutien aux manifestants. Dans Dacca, la capitale, des scènes de liesse à chaque carrefour. Ce sont des milliers de personnes, dont une majorité des jeunes, qui célèbrent dans les rues le début d’une nouvelle ère.

L’armée prend la main

Jusqu’à sa fuite discrète le lundi 5 août en hélicoptère, Sheikh Hasina dirigeait le Bangladesh d’une main de fer. Première ministre depuis la fin des années 90 puis à partir de 2009, elle régnait sans concession pendant quinze ans dans un pays rongé par la corruption et dans une situation fragile économiquement. Ce qui la perdra, c'est la réforme sur le système des quotas réservés aux emplois publics. La rue proteste et les manifestations sont réprimées dans le sang avec un bilan de 300 morts le mois dernier. Le chef de l'armée a annoncé la formation d’un gouvernement provisoire. Les militaires ont déjà pris position autour des points sensibles et dans les artères principales de la capitale.