L'ONU demande une enquête sur la "répression des manifestants" au Bangladesh

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme demande au gouvernement de donner "des détails sur les personnes tuées, blessées ou détenues", ainsi qu'une garantie que les faits ne vont pas se répéter, dans un communiqué diffusé jeudi.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 1 min
Des étudiants participent à des affrontements à Dacca (Bangladesh) le 16 juillet 2024. (KAZI SALAHUDDIN RAZU / NURPHOTO VIA AFP)

L'ONU a demandé au Bangladesh, jeudi 25 juillet, de "divulguer d'urgence tous les détails de la répression des manifestations" récentes, offrant son soutien à la mise en place d'une "enquête impartiale, indépendante et transparente" sur les violations présumées des droits humains. "Nous comprenons que de nombreuses personnes ont été victimes d'attaques violentes de la part de groupes apparemment affiliés au gouvernement, et qu'aucun effort n'a été fait pour les protéger", a dénoncé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, dans un communiqué consulté par l'AFP. 

Dans ce deuxième communiqué du Haut-Commissariat sur les troubles survenus la semaine dernière au Bangladesh, Volker Türk appelle le gouvernement à rétablir "un accès complet" à internet "afin de permettre à tous, y compris aux journalistes et aux médias, de communiquer librement et dans le respect du droit international". Il demande aussi aux autorités de donner "des détails sur les personnes tuées, blessées ou détenues", ainsi qu'une garantie que les faits ne vont pas se répéter et qu'il n'y aura pas de représailles contre les personnes ayant participé aux manifestations.

Internet reste inaccessible

Les troubles de la semaine dernière, avec des affrontements entre les étudiants et les forces de l'ordre, ont fait au moins 193 morts, parmi lesquels des policiers, selon un décompte effectué par l'AFP à partir des bilans fournis par la police et les hôpitaux de ce pays du sud de l'Asie. Le couvre-feu imposé en réaction aux débordements a été assoupli jeudi, avec le rétablissement de la liberté de circuler entre 10 heures et 17 heures, mais des milliers de soldats patrouillent encore dans les villes et une coupure d'internet reste en vigueur dans le pays.

"Des mesures brutales telles qu'une coupure générale et délibérée d'internet pendant une période prolongée sont contraires au droit international", a relevé Volker Türk. En outre, a-t-il précisé, cela peut limiter la capacité à surveiller la conduite des forces de l'ordre, "risquant ainsi d'accroître l'impunité de leurs actions".

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