Biélorussie : Paris accuse Minsk d'"alimenter un trafic de migrants" visant à "déstabiliser" l'UE
Les tensions sont très vives entre les deux pays et la frontière est en voie de militarisation avancée.
Ce qu'il faut savoir
A l'approche de l'hiver, la situation s'aggrave encore à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, où des milliers de migrants tentent d'entrer après avoir obtenu un visa touristique accordé par le régime d'Alexandre Loukachenko. Près de Kuznica, au moins 3 000 ou 4 000 personnes tentent actuellement de franchir la ligne de barbelés qui sépare les deux pays depuis l'été, selon Varsovie. Ce direct est désormais terminé.
Quelque 10 000 militaires polonais sécurisent la frontière. La Pologne a adopté une attitude très ferme à l'égard des migrants qui tentent de traverser. Les effectifs militaires n'ont cessé de progresser ces dernières semaines et une zone d'état d'urgence a été installée tout le long de la frontière.
La Pologne dénonce de nouveau une "guerre hybride". "Nous ne nous laisserons pas intimider et nous défendrons la paix en Europe avec nos partenaires de l'Otan et de l'UE", a écrit sur Twitter le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. "C'est la stabilité et la sécurité de l'UE tout entière qui est en jeu. Cette attaque hybride du régime Loukachenko nous vise tous."
La Biélorussie met en garde la Pologne contre "toute provocation". Les migrants se trouvent sur le territoire biélorusse "légalement", rappelle Minsk, car ils disposent de visas touristiques. Mais les migrants rencontrés par franceinfo, côté polonais, racontent également que les soldats leur interdisent ensuite de faire demi-tour et les forcent à franchir la frontière.
Un entretien avec Vladimir Poutine. Le président bélarusse Alexandre Loukachenko et son homologue russe et principal allié Vladimir Poutine se sont entretenus au téléphone au sujet des tensions à la frontière, a annoncé le Kremlin.