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Les Biélorusses votent en faveur des réformes renforçant les pouvoirs de leur président, Alexandre Loukachenko

Les résultats du référendum qui s'est tenu dimanche ont été dévoilés lundi matin, et alors que des pourparlers entre Russes et Ukrainiens ont lieu à la frontière biélorusse.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, à Minsk (Biélorussie), le 27 février 2022.  (SERGEI SHELEG / BELTA / AFP)

Plus de 65% des Biélorusses ont voté, dimanche 27 février, en faveur des amendements à la Constitution proposés par le président Alexandre Loukachenko, a annoncé la Commission électorale centrale de cette ex-République soviétique, suscitant l'inquiétude de l'Union européenne, qui a dénoncé les conditions du scrutin.

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La question soumise au vote portait sur l'adoption ou non de ces amendements qui permettraient de renforcer les pouvoirs du président biélorusse, âgé de 67 ans, qui dirige le pays d'une main de fer depuis 1994.

Le référendum a eu lieu au moment où l'Ukraine voisine subit une invasion russe déclenchée le 24 février, et alors que des pourparlers entre Russes et Ukrainiens, annoncés par les deux parties, ont lieu à la frontière biélorusse ce lundi. 

Immunité judiciaire à vie 

Quelque "65,16% d'électeurs ont voté pour les amendements à la Constitution de la République du Bélarus", a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le président de la Commission électorale centrale biélorusse, Igor Karpenko, cité par les agences de presse russes. Selon lui, 10,07% ont voté contre. Le taux de participation s'est établi à 78,63%, a-t-il déclaré. 

Pour être adoptés, les amendements avaient besoin de recueillir plus de 50% des voix, le référendum étant considéré comme valide si plus de 50% d'électeurs y ont participé.

Parmi les changements proposés, une immunité judiciaire à vie pour les anciens présidents et l'introduction d'une limite de deux mandats présidentiels pour ses successeurs. Cette nouvelle limite s'appliquerait à partir de l'entrée en fonction d'un nouveau président, ce qui permettrait à Alexandre Loukachenko de rester au pouvoir jusqu'en 2035, s'il est réélu en 2025.

"Des outils supplémentaires pour consolider davantage son pouvoir"

Dans la version amendée disparaît par ailleurs l'obligation pour la Biélorussie de rester une "zone sans nucléaire". Cet article serait remplacé par un autre "excluant l'agression militaire depuis le territoire" biélorusse.

"Les changements proposés à la Constitution donnent à Loukachenko des outils supplémentaires pour consolider davantage son pouvoir", a déploré le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, dans un communiqué. La suppression de la référence (...) au statut non nucléaire de la Biélorussie "est un autre élément inquiétant", a-t-il dit.

Josep Borrell a contesté la validité de ce scrutin organisé "dans un contexte de violations généralisées des droits de l'homme". "Ce ne sont pas les conditions d'un processus démocratique de révision constitutionnelle", a-t-il ajouté.

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