Boko Haram affirme détenir le prêtre enlevé au Cameroun
"Je peux vous confirmer que le prêtre français est aux mains des moujahidines de Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'awati wal-Jihad (le nom arabe de Boko Haram), qui a mené l'opération en coordination avec Ansaru. " C'est par ces mots qu'une source interne au groupe islamiste a annoncé détenir le prêtre français kidnappé dans la nuit de mercredi à jeudi dans le nord du Cameroun. Ansaru est une émanation de Boko Haram et a déjà revendiqué dans le passé des enlèvements d'étrangers.
Les ravisseurs du prêtre français enlevé dans l'extrême-nord du Cameroun dans la nuit de mercredi à jeudi ont par ailleurs laissé dans leur fuite plus de 300 balles de fusil d'assaut Kalachnikov sur la route menant au Nigeria voisin. C'est ce qu'a rapporté, ce vendredi, la radio d'Etat camerounaise. "Dans la précipitation, les assaillants ont abandonné (sur le sol camerounais) 309 munitions de Kalach " et les "papiers officiels du prêtre (ont été) retrouvés le long de la route ", selon la Cameroon radio-télivision (Crtv).
Le gouvernement camerounais craint que les ravisseurs et leur otage n'aient déjà quitté le sol camerounais pour le Nigeria. Dans ce pays, comme au Cameroun, "il y a des forces de sécurité déployées encore ce matin (vendredi)" pour traquer les ravisseurs, a assuré un officier de la police camerounaise, s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Une crainte partagée par François Hollande. Le président de la République a déclaré ce vendredi après-midi que le prêtre a "sûrement [été] emmené vers le Nigeria ".
L'enlèvement pas revendiqué ce vendredi matin
La même source a affirmé que les services de renseignement camerounais soupçonnaient depuis quelques temps Boko Haram de planifier des "enlèvements d'Européens " dans l'extrême-nord, sans pouvoir identifier les cibles potentielles des ravisseurs. Le père Georges Vandenbeusch, 42 ans, curé depuis de la paroisse de Nguetchewe, a été enlevé lors d'une opération "portant la signature ", selon le gouvernement camerounais, de Boko Haram. L'enlèvement du religieux n'avait pas été revendiqué vendredi matin.
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Lors de son enlèvement, "se trouvait près de Koza dans l'Extrême-Nord du Cameroun, à 30 kilomètres de la frontière avec le Nigeria ", à environ 700 km au nord-est de Yaoundé, selon le ministère français des Affaires étrangères. La zone "était formellement déconseillée du fait du risque terroriste et du risque d'enlèvement ", selon le Quai d'Orsay.
Le groupe Boko Haram avait revendiqué le rapt, en février, d'une famille française dans cette région. La famille Moulin Fournier avait été libérée au mois d'avril 2013.
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