Brésil : le métro de São Paulo en grève, à une semaine du Mondial
Le temps presse, et la situation se tend. Alors que le Brésil doit donner le coup d'envoi de sa Coupe du Monde dans une semaine, jour pour jour, le risque de paralysie dans les transports de la mégapole de Sao Paulo sont bien réels. Les employés du métro de la ville de plus de 20 millions d'habitants ont entamé ce jeudi une "grève illimitée". Une grève symbole des revendications dans nombre de secteurs, et dans la ville qui a vu naître la contestation inédite du printemps 2013.
Le syndicat des 10.000 employés du métro a voté la grève en réaction à la proposition de hausse salariale formulée par le gouvernement de l'État : 7,8 % contre les 16,5 % réclamés. "C'est le monde réel. L'inflation du prix des aliments et l'inflation générale sont bien plus élevées ", a souligné le président du syndicat Melo Prazeres Junior. Chaque jour, plus de 4 millions d'usagers empruntent le métro de la mégapole. Un chiffre appelé à gonfler avec les spectateurs attendus des matchs de la Coupe du Monde. La ville doit en effet accueillir six rencontres en tout, dont le match d'ouverture jeudi prochain entre le Brésil et la Croatie.
La flamme de la contestation ravivée
Avec cette grève, rallier l'Arena Corinthians jeudi prochain aura tout de l'aventure incertaine, dans une ville déjà congestionnée en temps normal. Si, en plus, des manifestations venaient à se produire sur les grandes artères, le blocage serait total. Le timing est donc parfait pour les employés du métro, assurés d'être entendus au plus haut niveau de l'État.
Le gouvernement vit dans la crainte de la reprise des troubles qui s'étaient produits en juin 2013, en pleine Coupe des Confédérations. Étudiants, enseignants, ouvriers, associations avaient défilé dans plusieurs villes du pays pour protester contre le coût social du Mondial. Dans un pays comme le Brésil, où l'éducation et les transports - pour ne citer que ces deux secteurs - sont en déshérence, dépenser des milliards pour accueillir la compétition est très mal vu, et de plus en plus dénoncé. La grève montre que la contestation a changé de forme, passant des citoyens aux syndicats, beaucoup plus organisés. Mais si les deux décident de descendre dans les rues, le cauchemar est assuré pour le gouvernement brésilien.
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