Amérique Latine : or noir à vendre
Cible de choix pour ses réserves de pétrole inexploitées et les possibilités de développer celles déjà existantes, le Mexique est le premier pays d'Amérique latine à entériner une réforme historique. En pleine torpeur du mois d'août, le pays a mis fin à 76 ans de monopole de la compagnie Pemex dans l'exploitation et l'exploration du pétrole. Et le Mexique, deuxième économie d'Amérique latine, ne s'est pas arrêté là. Il a lancé des appels d'offres pour 16 projets d'infrastructures électriques et de gazoducs. Un marché estimé à 3,7 milliards d'euros.
Selon l'AFP, le gouvernement mexicain espère recevoir 50 milliards de dolllars d'investissements en retour. Avec un objectif : stimuler une production pétrolière qui ne cesse de chuter faute de financement.
La même tendance s'impose au Brésil. Les énormes gisements du pays sont un bon moyen d'attirer les capitaux étrangers. Seul obstacle : les groupes étrangers devront s'associer aux entreprises publiques. Le brésilien Petrobras détient 30% de participation dans chaque projet et le monopole opérationnel. Même si le pays a déjà attribué la concession du plus grand de ses champs pétroliers, Libra, au français Total, au britannique Shell et à deux entreprises d'Etat chinoises, c'est tout de même l'entreprise publique qui garde la main avec 40 % de participation.
En Argentine, le précieux gisement de Vaca Muerta, en Patagonie attire tous les regards. Ses réserves d'hydrocarbures font l'objet de toutes les convoitises. Plusieurs géants pétroliers ont déjà signé des accords avec l'entreprise publique YPF. Mais l'Argentine garde un contrôle strict sur ce reservoir de 30 000 km2.
Cette nouvelle tendance à l'ouverture aux firmes étrangères est contrebalancée par la volonté de garder la main mise sur le pétrole. Une façon de garantir le devenir de son secteur énergétique grâce à l'apport des grandes firmes internationales tout en veillant à ne pas perdre le contrôle de l'Etat sur un secteur stratégique.
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