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Arcs contre lacrymogènes: au Brésil, les Indiens Guarani défendent leurs terres
Une manifestation mardi 25 avril 2017 de plusieurs milliers d'Indiens Guarani a tourné à l'affrontement avec la police devant la chambre des députés à Brasilia, la capitale. Les forces de l'ordre en faisant usage de gaz lacrymogène ont bloqué l'avancée d'hommes armés d'arcs et de flèches. Les Indiens dénonçaient le lobby de l’agro-business qui, selon eux, extermine la nation autochtone.
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«Le lobby de l'agro-business tente de détruire nos droits en transformant le Brésil en grenier du monde et en finir avec notre biodiversité», a affirmé à l'AFP Marize de Oliveira, professeure d'histoire de la communauté Guarani.
De la nation autochtone, qui a été la première contactée par les colons européens, il ne reste plus que 50.000 individus répartis dans sept Etats du Brésil. D’autres communautés vivent au Paraguay, en Argentine et en Bolivie.
Le territoire des Guarani s’est réduit comme peau de chagrin, sous le coup de la colonisation d’abord, puis de la mondialisation. A vrai dire, arcs et flèches font partie du folklore depuis longtemps. Aujourd’hui, ils vivent bien loin de la forêt primaire, dans des zones souvent déboisées pour satisfaire l’appétit de l’agro-business. Selon Survival, le mouvement mondial pour les droits des peuples indigènes, les Guarani sont regroupés dans de petites réserves surpeuplées.
Depuis 1988, la constitution brésilienne permet aux indiens, par la procédure de la «démarcation», de récupérer les terres historiques. Mais la procédure est extrêmement compliquée et longue. Actuellement, 462 terres indigènes ont été régularisées. Elles représentent 12,2% du territoire, mais sont surtout localisées en Amazonie. Ailleurs dans le pays, comme pour les Guarani dans le Mato Grosso do Sul, les terres ancestrales sont désormais occupées par des élevages ou des plantations de soja, de maïs ou de cannes à sucre.
Les rares terres encore en leur possession sont sources de conflits avec les propriétaires terriens qui louchent sur ces surfaces. Meurtres, coups de main et intimidations se succèdent à l’encontre des membres de la communauté. D'où ces cercueils que transportaient les manifestants. Les symboles de la disparition du peuple Guarani.
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