AVANT/APRES. Visualisez l'ampleur des inondations qui ont touché le Brésil
Une semaine après le début de pluies records, le bilan des inondations qui ont frappé l'Etat de Rio Grande do Sul, situé dans le sud du Brésil, ne cesse de monter. Au moins 78 personnes sont mortes, selon le dernier bilan des autorités locales, auxquelles il faut ajouter 134 portés disparus et 339 blessés. Lundi 6 mai, après une longue séquence nuageuse, le satellite Sentinel-2 de l'Agence spatiale européenne (ESA) a survolé la zone sinistrée et a pu capturer des images depuis l'espace.
Le niveau du fleuve Guaiba, qui traverse Porto Alegre, métropole de 1,4 million d'habitants et capitale de l'Etat, a atteint 5,30 m dimanche, largement au-dessus du record de 4,76 m datant d'inondations historiques de 1941.
A l'ouest de la ville, où les dégâts sont considérables, la rivière est complètement sortie de son lit, modifiant la géographie des lieux. L'eau, de couleur orangée, a envahi les rues, ne laissant parfois apparaître que le toit des maisons. Les habitants ont dû s'y réfugier tant bien que mal, en attendant l'arrivée des secours.
Des communes coupées du monde
"Notre Etat est une zone de guerre et il faudra mettre en place un traitement pour l'après-guerre", a averti le gouverneur Eduardo Leite lors d'une conférence de presse aux côtés du président Luiz Inacio Lula da Silva. Les dégâts sont très lourds : plus de 150 000 personnes ont dû quitter leur domicile, 47 000 personnes ont trouvé refuge dans des centres d'hébergement et plus d'un million de foyers sont privés d'eau.
Selon la Défense civile, 385 communes du Rio Grande do Sul ont été touchées par les intempéries. Un grand nombre d'entre elles sont coupées du monde, comme c'est le cas pour les îles situées dans le delta de Jacuu.
Les orages ont également causé des glissements de terrain et environ 200 routes ont été coupées, rendant la tâche des secouristes encore plus difficile. En hélicoptère ou en bateau, sauveteurs et bénévoles sont engagés dans une lutte contre la montre pour sauver des vies. Près de 14 000 militaires ont été déployés dans la région, selon le gouvernement fédéral. Ils sont également chargés de distribuer des vivres à la population, l'approvisionnement en eau et en nourriture étant largement compromis, selon les autorités.
Selon l'Institut public de météorologie Inmet, il devrait pleuvoir à nouveau à partir de mercredi dans des zones déjà durement éprouvées. Dans certaines communes situées dans des zones montagneuses du Rio Grande do Sul, les précipitations ont dépassé les 600 mm la semaine dernière, soit un tiers de la moyenne pour toute une année, d'après le site spécialisé Metsul.
Selon ce site, cette situation "d'extrême gravité" va perdurer pour "une longue période" et certaines zones "seront inhabitables pendant des semaines ou des mois" en raison des destructions. Des experts pointent la combinaison du réchauffement climatique et du phénomène El Niño pour expliquer la violence et le volume de ces pluies.
"La catastrophe au Brésil et les inondations en cours en Afrique de l'Est soulignent le besoin d'une réponse plus intégrée aux impacts d'El Niño et du changement climatique", a estimé l'Organisation météorologique mondiale dans un communiqué.
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