Brésil : un défilé d'enfants en attente d'adoption accusé de rappeler les ventes d'esclaves
"Nous n'avons jamais eu le but de présenter les enfants à des familles pour qu'ils se fassent adopter", assurent les organisateurs, mais des adoptions ont déjà eu lieu après une édition précédente.
"Vous vendez des bestiaux ou des esclaves ?" Les commentaires acerbes ont fusé, mercredi 22 mai, sur les réseaux sociaux au Brésil, pour critiquer un défilé de mode organisé mardi à Cuiaba, et où les mannequins étaient... des enfants en attente d'une famille d'adoption.
Le secrétariat aux Droits des enfants et des adolescents, organe gouvernemental du ministère des Droits de l'homme, a exprimé son "rejet" du défilé, rappelant que l'Etat doit "protéger les enfants, y compris en ce qui concerne l'exposition de leur identité et de leurs émotions".
Ce défilé était organisé dans un centre commercial de la capitale de l'Etat du Mato Grosso, dans le centre-ouest du pays, à l'initiative du barreau local et d'une association.
"Donner de la visibilité à des enfants adoptables"
"Nous n'avons jamais eu le but de présenter les enfants à des familles pour qu'ils se fassent adopter", a assuré le barreau du Mato Grosso sur Facebook, en réponse aux nombreux commentaires indignés. Mais les organisateurs ont reconnu que deux adolescents avaient été adoptés dans la foulée d'une autre édition de ce défilé, en 2016.
Non sans ambiguïté, une responsable du barreau a défendu la soirée comme un moyen de "donner de la visibilité à des enfants et adolescents adoptables" et de permettre aux candidats à l'adoption "de connaître les enfants et adolescents".
Elle présente cet événement comme un moment positif pour les enfants, tous volontaires, qui "ont une journée spéciale au cours de laquelle ils sont coiffés, maquillés et bien habillés pour le défilé".
Dans une société brésilienne marquée par le racisme et l'héritage de l'esclavage, de nombreux commentaires ont fait un parallèle entre ce défilé et les ventes d'escalves. "Nous rejetons tout type de distorsions de cet événement qui l'associent à une période sombre de notre Histoire", a répondu le barreau sur Facebook.
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