Vidéo La mort par balles d'un enfant dans une favela met Rio en colère

Bavure ou victime collatérale ? La police de Rio de Janeiro a dispersé sans ménagement une manifestation dans une favela de la mégapole brésilienne, vendredi 3 avril. Une poussée de fièvre provoquée par la mort la veille au soir d'un enfant de dix ans dans un échange de tirs entre des policiers en patrouille et des hommes armés.

Dilma Rousseff dit sa "solidarité" aux parents

Plusieurs centaines de personnes ont bloqué l'un des accès au complexe de favelas Alemao, où vivent 70 000 personnes. La foule a crié "la police ne tue que les habitants" et "dehors les UPP", les unités de police pacificatrice, installées dans les favelas. Les policiers sont intervenus pour les disperser. Certains habitants ont répliqué aux tirs de gaz lacrymogène en lançant des pierres. D'autres ont agité des draps blancs aux fenêtres de leurs maisons et marché dans les rues en réclamant "paix" et "justice".

Dans un communiqué, la présidente brésilienne Dilma Rousseff a manifesté sa "solidarité" avec les parents, demandant que "les circonstances de cette mort soient éclaircies et les responsables jugés et punis". Le gouverneur de Rio s'est engagé à arrêter les responsables.

L'insécurité, enjeu majeur avant les JO de 2016 à Rio

Mercredi déjà, une femme a été tuée par une balle perdue, dans sa maison, et sa fille blessée, alors que policiers et narcotrafiquants s'affrontaient non loin de là. Au total, quatre personnes sont ainsi  mortes par balles, et trois autres ont été blessées en un peu plus de 24 heures à Rio.

Les trafiquants de drogue cherchent à reprendre le contrôle de cet immense ensemble de favelas, dans lequel la police a repris pied ces dernières années. A un an des Jeux olympiques de 2016, l'insécurité reste un enjeu majeur à Rio, avec de nombreux policiers tués par des trafiquants et des affrontements réguliers entre bandes rivales.