Centrafrique : Laurent Fabius annonce un renfort militaire
Accompagné par la commissaire européenne à l'aide humanitaire Kristalina Georgieva, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius s'est rendu ce dimanche en Centrafrique pour exhorter la communauté internationale à tout mettre en oeuvre pour sortir le pays du gouffre, livré aux pillards et menacé d'implosion.
"Actuellement nous avons 410 hommes. Au fur et à mesure des résolutions de l'Onu, nous allons donner un coup de pouce surtout dans le domaine logistique et nous allons augmenter (la présence francaise, ndlr), et ceci sera fait vraisemblablement d'ici la fin de l'année ", a déclaré Laurent Fabius sans préciser le nombre de soldats supplémentaires.
Selon une source diplomatique, les troupes françaises pourraient atteindre 750 voir 1.200 hommes, et viendraient en appui à la force panafricaine Misca, comme ce fut le cas au Mali. En contrepartie de l'aide française, le ministre a réclamé des gages de bonne volonté des autorités centrafricaines de transition pour mener le pays vers une sortie de crise.
Les deux camps mis en garde
Le chef de la diplomatie française s'est également entretenu avec le président Michel Djotodia, ancien chef des rebelles de la Séléka qui tente désormais de prendre ses distances avec ses
compagnons d'armes, et le Premier ministre Nicolas Tiangaye. A l'issu de cette réunion, Laurent Fabius a annoncé qu'"il a été exigé des autorités que des élections libres aient lieu début 2015 auxquelles ne se représenteront pas ces autorités ".
Il a appelé à la fin des exactions dans le pays : "La dissolution de la milice Séléka doit être effective, il ne peut pas y avoir de bandes armées à travers le territoire ". Mais il a également mis en garde les ex-rebelles incontrôlables: "Il faut que ceux qui commettent des exactions sachent qu'il n'y aura pas d'impunité (...) s'il y avait par malheur une augmentation des exactions, évidemment la réaction (de la France, ndlr) serait beaucoup plus forte et rapide ".
Des violences chaque jour
Pays parmi les plus pauvres du monde et en crise depuis des années, cette ancienne colonie française s'est enfoncée dans la violence et le chaos depuis la chute en mars du président François Bozizé, renversé par une coalition hétéroclite de rebelles, la Séléka, officiellement dissoute.
Le pays est livré à des chefs de guerre et des mercenaires étrangers, l'Etat s'est effondré et les violences menacent de prendre un tour religieux entre chrétiens, qui constituent la majorité de la population de cinq millions d'habitants, et musulmans.
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Chaque jour amène son lot de nouvelles violences. Elle s'étendent progressivement à travers tout le pays. Vendredi, des combats entre les forces armées centrafricaines et des groupes d'autodéfense - paysans exaspérés par les exactions des ex-rebelles - ont fait six morts dans la région de Mongoumba, dans le sud.
Cette visite intervient trois jours après le vote à l'Onu d'une résolution initiée par la France, qui ouvre la porte à l'envoi de Casques Bleus en Centrafrique d'ici plusieurs mois.
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