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Centrafrique : les États-Unis évacuent leur ambassade

Tandis que la France a sécurisé son ambassade à Bangui, Washington évacue son ambassadeur et ses diplomates. L'ONU de son côté demande au pouvoir centrafricain de garantir la sécurité des civils qui fuient les villes conquises par les rebelles de peur de représailles, pillages ou viols.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Alors que les rebelles du Séléka campent aux portes de Bangui et que le président centrafricain François Bozizé appelle France et États-Unis à l'aide, chacun prend ses précautions. Si Paris a fait le choix de sécuriser son ambassade, Washington a décidé de fermer la sienne. Officiellement, toutes ses opérations sont "provisoirement suspendues le 28 décembre ". D'ailleurs l'ambassadeur américain et son équipe ont été évacués ce jeudi, avec d'autres ressortissants américains, indique un communiqué du département d'État, "vers des lieux sûrs de la région ". 

Le président Bozizé isolé

Les Américains partis, et les Français qui indiquent ne "plus" vouloir intervenir dans les affaires intérieures centrafricaines : le président François Bozizé, qui appelle "ses cousins français et américains à [l]'aider à faire reculer les rebelles ", semble désormais bien isolé.

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Même le Tchad, son traditionnel soutien, à même de contenir la progression des insurgés, se refuse à intervenir directement. N'Djamena a envoyé des troupes mais affirme qu'elles se cantonneront à un rôle d'interposition. Enfin, la Fomac, Force multinationale d'Afrique centrale, qui compte déjà plusieurs centaines de militaires dans le pays, a annoncé jeudi l'envoi de nouvelles troupes pour sécuriser Bangui, mais n'a donné aucun détail sur le nombre et la date d'arrivée de ces renforts. 

"Les habitants fuient et sont éparpillés dans la brousse" (MSF)

La situation semble donc suspendue. Et la confusion règne chez les habitants. "La population fuit de peur de représailles, d'offensives ou contre-offensives. Ils fuient devant toute avancée, et sont éparpillés dans la brousse ", constate Sylvain Groux, le chef de mission à Bangui pour Médecins sans frontières.

Pillages, vols et viols

Certaines ONG ont même décidé de rapatrier une partie de leur personnel, notamment Solidarités internationales. Caroline Bouvard, chef de mission à Bangui, reçoit des témoignages d'exactions provenant des zones occupées par les rebelles, mais aussi des territoires censés être protégés par l'armée tchadienne : "des pillages systématiques, des vols et des viols ". 

Le Conseil de sécurité de l'Onu, dans une déclaration adoptée jeudi soir, demande au gouvernement centrafricain de "garantir la sécurité de la population civile ". 

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