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4 juin 1989. Bain de sang place Tiananmen

Il y a 27 ans, dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, après sept semaines de mobilisation de manifestants qui demandaient des réformes démocratiques en Chine, l'armée avait donné l'assaut en ouvrant le feu sur la foule jusqu'à la place Tiananmen, au centre de la capitale.
Article rédigé par Patrick Descheemaekere
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un citoyen pékinois empêche une colonne de chars d'avancer vers la place Tiananmen, le 5 juin 1989. (Reuters / Arthur Tsang)

Le 15 avril 1989 débute un mouvement d'étudiants, d'intellectuels et d'ouvriers chinois qui dénoncent la corruption dans la classe politique chinoise et réclament des réformes politiques et démocratiques. Cette contestation, d'abord joyeuse et toujours non violente, se termine par l'intervention de l'armée. A l’aide de blindés et de mitrailleuses, les soldats chinois se sont frayés un passage jusqu'à la place Tiananmen, lieu de regroupement des manifestants.
 
Retour sur cette nuit d'horreur …

Un bain de sang a mis fin à cette nuit-là à sept semaines de manifestations non-violentes. Le bilan est lourd. Selon les sources, il oscille entre 241 morts d’après le gouvernement chinois, et 7000 d’après l’OTAN. Plusieurs milliers de blessés seront dénombrés. Selon la Dui Hua Foundation, ONG de défense des droits de l'Homme, qui cite une source officielle, au moins 1600 personnes ont été emprisonnées dans toute la Chine.

Cela n'a pas empêché un manifestant, au lendemain de cette répression sanglante, de s'opposer à l'avancée d'une colonne de chars. Des images devenues un symbole de la répression du mouvement démocratique.
 
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Bien que la responsabilité du gouvernement chinois n'ait jamais été reconnue dans ce massacre, la mère d'une des victimes a été dédommagée en avril 2006. Ce geste a été salué par de nombreux activistes chinois, mais est considéré par d'autres comme destiné à garantir la stabilité sociale sans pour autant annoncer de changement dans la position officielle du Parti communiste chinois.

En 2014, le 25e anniversaire de l'évènement, encore tabou en Chine, avait donné lieu à une censure féroce sur les réseaux sociaux et à une répression accrue, avec l'arrestation d'intellectuels, d'artistes et d'avocats.

Le dernier prisonnier connu, Miao Deshun, 51 ans, devrait être libéré en octobre 2016. Reconnu coupable d'incendie criminel pour avoir supposément jeté des paniers sur un tank en feu, il avait été condamné en août 1989 à la peine de mort avec sursis, commuée deux ans plus tard en emprisonnement à vie. En 1998, sa sentence avait été ramenée à 20 ans de prison. Miao, qui souffre d'hépatite B et de schizophrénie, n'a plus aucun contact avec le monde extérieur «depuis de nombreuses années» et sa famille a cessé ses visites, précise Dui Hua Foundation.

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