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Comment la Chine réagit au voyage d'Obama au Vietnam

41 ans après la fin de la guerre du Vietnam, les Américains viennent de lever l'embargo sur les ventes d'armes à leur ancien ennemi. Après la levée de l'embargo économique en 1994, puis la normalisation des relations diplomatiques l'année suivante, cette décision du président Obama à forte dimension symbolique peut surtout être vue comme un signal adressé à Pékin et sa politique en Mer de Chine.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le président Obama sous le buste de Ho Chi Minh lors de son voyage officiel au Vietnam (23 mai 2016). (KHAM / POOL / AFP)

La guerre du Vietnam est définitivement enterrée. La visite du président Obama à Hanoï (la troisième d'un président américain depuis la fin de la guerre), marquée par l'annonce de la levée de l'embargo sur les armes américaines, a mis fin à l'un des derniers vestiges de la guerre entre les deux pays qui a fait des centaines de milliers de victimes entre le milieu des années 60 et 1975.

Le président américain a tenu à souligner que cette décision sur les armes n'était pas une réponse directe à l'attitude de la Chine. Pékin est d'ailleurs resté très discret sur cette visite, le Quotidien du peuple (version française) se contentant de signaler la signature par la compagnie vietnamienne de l'achat de cent Boeing. 

En revanche, l'Agence Chine Nouvelle, dans un «commentaire» publié dimanche 22 mai, revient sur les tensions régionales. «Les différends liés à la mer de Chine méridionale, qui est l'une des routes maritimes les plus importantes du monde, portent principalement sur des disputes territoriales entre la Chine et quelques autres pays asiatiques, et devraient être résolus via la négociation, comme stipulé dans la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale», écrit l'agence.


Tension autour des îles Paracel et Spratley
Chine Nouvelle reconnaît ces tensions mais en fait porter la responsabilité sur les Etats-Unis «Washington ayant envoyé de manière répétée des avions et des navires dans la région pour mener des opérations de "liberté de navigation", et ayant également tenu des exercices militaires conjoints avec certains des pays ayant des revendications».

«Il est bienvenu que le Vietnam améliore ses relations avec tout les pays, y compris les Etats-Unis. Mais ce rapprochement ne devrait pas être utilisé par Washington en tant qu'outil pour menacer ou même endommager les intérêts stratégiques d'un pays tiers», ajoute l'agence officielle... évoquant les intérêts de la Chine.

En mer de Chine, les tensions entre le Vietnam et Pékin se cristallisent autour des îlots Paracel ou Spratley. Mais Pékin entend faire valoir son statut de puissance régionale dans toutes les mers qui entourent l'Empire du milieu. Dernier incident en date, à la mi-mai, les autorités chinoises ont demandé à Washington de cesser les vols de reconnaissance près de la Chine, après l'interception par deux chasseurs chinois d'un appareil américain au-dessus de la mer de Chine méridionale.

Historiquement, les tensions ont toujours existé entre Pékin et Hanoï. Mais une certaine méfiance persiste envers les Américains chez les cadres vietnamiens.  «Il s’agit pour nous de pratiquer une politique d’équilibre entre les Etats-Unis et la Chine. Il nous faut respecter cet équilibre, tout en penchant parfois du côté américain, parfois du côté chinois», résumait prudemment dans Le Monde Nguyen Ngoc Truong, ancien ambassadeur du Vietnam au Mexique et en Suède, qui a récemment fondé à Hanoï le Centre d’études stratégiques et de développement international.

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