Coupe du monde 2022 : absente du Qatar, la Chine vise le Mondial féminin en 2031
On peut parler d’une véritable frustration en Chine sur la question du football. Les Chinois, lorsqu’ils se fixent des objectifs parviennent très souvent à les réaliser : conquête spatiale, développement des nouvelles technologies, organisation à plusieurs reprises des Jeux olympiques... L'empire du Milieu affiche ses succès. Mais sur le football, c'est l’échec total.
Le rêve du président Xi Jinping de faire de la Chine une superpuissance du ballon rond n’est pas près de se réaliser, avec une équipe nationale qui végète à la 79e place du classement de la Fifa et qui ne compte qu'une participation à un Mondial. C'était en 2002, avec 0 but marqué. Malgré de gros investissements, le recours à des entraîneurs étrangers, la mayonnaise ne prend pas. Le football de haut niveau n'arrive pas à s'implanter en Chine.
Pour Zhang Xiangbo, entraîneur dans un club qui accueille des jeunes de 10-15 ans dans la banlieue de Pékin, le football chinois est confronté à une double difficulté : un problème de formation, mais aussi de mentalité. "Il y a beaucoup d'enfants uniques ici, et les parents ont peur que leur enfant se blesse en jouant au foot. L'école a également peur d'être jugée responsable. Tout cela ne favorise pas la pratique du football ! Par ailleurs, en termes de formation, les clubs étrangers qui existent depuis longtemps ont des systèmes de détection des talents très sophistiqués".
"Ici on dit que si Messi avait été chinois, il n'aurait probablement jamais été repéré !"
Zhang Xiangbo, entraîneur de footà franceinfo
Résultat : certains investisseurs chinois finissent par se lasser et vont placer leur argent à l’étranger. Comme par exemple le milliardaire chinois James Zhou qui a investi en France, au sein de l’AJ Auxerre, club dont il est propriétaire.
L'impact de l'épidémie de Covid-19
La politique "zéro Covid" pratiquée par les autorités a fait très mal au football chinois, avec un championnat presque sous confinement. Depuis 2020, les matchs de première division sont tous regroupés dans trois villes, très loin des spectateurs. La Chine devait organiser l’été prochain la Coupe d’Asie de football, mais les autorités se sont désengagées au printemps dernier. Une décision désastreuse en termes d’image, mais aussi sur le plan financier : un stade flambant neuf de 70 000 places a été construit à Pékin pour accueillir cet évènement, le "stade des travailleurs". La pelouse a été posée cette semaine. 460 millions d’euros dépensés pour une compétition qui n’aura donc pas lieu.
La chance du football chinois est peut-être à chercher du côté des femmes : les footballeuses chinoises réussissent beaucoup mieux que les hommes, avec huit qualifications en Coupe du monde et une troisième place sur le podium en 1999. Et ces joueuses s’exportent : par exemple Wang Shuang, qui a joué au PSG en 2018.
Le régime communiste a bien compris le potentiel. La Chine, c’est officiel depuis cette semaine, prépare une candidature pour accueillir la Coupe du monde de football féminin en 2031.
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