En Chine, Emmanuel Macron refuse de "donner des leçons" publiquement sur les droits de l'homme
Le chef de l'Etat juge "totalement inefficace" de réclamer publiquement à Pékin des progrès dans ce domaine, mais assure qu'il a abordé la question en privé avec Xi Jinping.
Emmanuel Macron termine sa visite de trois jours en Chine, mercredi 10 janvier, mais on ne l'entendra pas commenter publiquement la question du respect des droits de l'homme dans le pays. Le chef de l'Etat refuse de "donner des leçons" publiquement au pays sur le sujet : c'est "totalement inefficace", a-t-il assuré devant des journalistes, mardi, lors de la visite d'une galerie d'art à Pékin. Il explique qu'il a préféré aborder la question en privé avec son homologue chinois Xi Jinping.
"Je peux me faire plaisir en donnant des leçons à la Chine en parlant à la presse française. Ça s'est beaucoup fait, ça n'a aucun résultat, a-t-il lancé aux journalistes. C'est totalement inefficace. Je crois à la diplomatie du respect réciproque, on doit travailler dans la durée."
Dans une déclaration commune aux côtés de Xi Jinping, le président de la République a expliqué qu'il existe selon lui "des différences entre [la France et la Chine] qui sont liées à notre histoire, à nos philosophies profondes, à la nature de nos sociétés".
Pressé par Human Rights Watch sur le sujet
L'association de défense des droits de l'homme Human Rights Watch avait demandé à Emmanuel Macron de réclamer "publiquement" à Xi Jinping des améliorations sur ce front, notamment sur le cas de la veuve du prix Nobel de la paix décédé Liu Xiaobo, assignée à résidence sans avoir jamais été poursuivie officiellement.
"Ces préoccupations, je les ai évoquées avec le président Xi Jinping", a assuré le chef de l'Etat aux journalistes, expliquant "favoriser" les discussions en tête à tête pour obtenir des résultats dans ce domaine. "Il sait qu'elles existent en Europe, en particulier sur le sujet des libertés et des droits universels. Et je sais que pour lui le sujet est important."
Emmanuel Macron n'a pas toujours la même politique avec les chefs d'Etat étrangers. Vendredi, il a défendu la liberté d'opinion de la presse lors d'une conférence de presse avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan. En revanche, il avait plaidé la volonté de ne pas "donner de leçons" au moment de la visite du président égyptien, Abdel Fatah Al-Sissi, en octobre.
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