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Hong Kong: quelles suites judiciaires et politiques à la révolte des parapluies?

Joshua Wong, figure de la «révolte des parapluies», encourt deux ans de prison pour son rôle dans une manifestation étudiante à l’origine de l’immense mobilisation pro-démocratie de l'automne 2014. Deux autres têtes de proue du mouvement, Alex Chow et Nathan Law, ont été également reconnus coupables par la justice hongkongaise. Verdict attendu le 15 août 2016.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Joshua Wong, la «figure de la révolution des parapluies», a lancé son mouvement politique, Demosisto, le 10 avril 2016. (ANTHONY WALLACE / AFP)

Les trois étudiants comparaissent de nouveau le 15 août devant un tribunal hongkongais pour connaître leur sort. «Quelle que soit la peine, nous allons continuer le combat contre la répression du gouvernement», a réagi Joshua Wong à l’annonce du jugement, le 21 juillet 2016, du tribunal de Hong Kong. «Nous savons que faire face au plus grand régime communiste du monde est une bataille à long terme pour la démocratie», a ajouté le jeune militant pro-démocratie, derrière ses petites lunettes rectangulaires à monture noire.

Automne 2014: des quartiers entiers paralysés
Laissé libre sous caution, le leader étudiant a été reconnu coupable d’avoir participé à un rassemblement illégal, le 26 septembre 2014, lors duquel il a escaladé, avec d'autres étudiants, des barrières métalliques pour s’introduire dans Civic Square, une place située dans un complexe gouvernemental. Deux jours plus tard, débutait le «la révolte des parapluies» qui a plongé Hong Kong dans sa plus grave crise politique depuis la rétrocession de l’île à la Chine en 1997.

Des quartiers entiers s'étaient retrouvés paralysés, pendant plus de deux mois, occupés par des dizaines de milliers de jeunes manifestants. Leur revendication portait sur la prochaine élection du chef de l'exécutif local, en 2017, qui sera désigné pour la première fois au suffrage universel, mais dont les candidatures doivent être soumises au bon vouloir du pouvoir communiste chinois.
 
Le tribunal a reconnu Alex Chow coupable d’avoir participé à ces manifestations et Nathan Law d’avoir incité d’autres étudiants à se joindre au mouvement. Tous deux ont été également libérés sous caution dans l’attente du verdict. Les poursuites judiciaires à l’encontre de ces trois étudiants «envoient un message qui fait froid dans le dos pour la liberté d'expression et de manifester pacifiquement», selon Amnesty international.
 
Wong se dit victime de persécution politique
Joshua Wong n’en est pas à son coup d’essai en matière de fréquentation des tribunaux. Ces derniers mois, le jeune militant a été plusieurs fois inculpé pour des chefs divers liés au mouvement pro-démocratie. En juin, il avait été relaxé pour des faits en rapport avec une manifestation anti-Pékin.


Un autre leader étudiant, Billy Fung, ancien président de l'Union des étudiants de l'Université de Hong Kong (HKU), doit comparaître en septembre pour s'être opposé à la nomination, à la présidence de la HKU, de Arthur Li, une personnalité pro- Pékin. Le jeune homme de 22 ans a plaidé non coupable devant la justice hongkongaise qui le poursuit pour avoir crié «Ne le laissez pas partir! Ne laissez pas Arthur Li partir! tuez le! tuez le!».

Première manifestation pour l'indépendance
Depuis la «révolution des parapluies», considérée comme un échec par de nombreux jeunes, de nouvelles formations politiques ont vu le jour. L'une d'elles, Demosisto, créée par Joshua Wong et Nathan Law, en avril, prône l'autodétermination de Hong Kong. Le 5 août, la première manifestation pour l'indépendance de l'île a rassemblé plusieurs milliers de personnes dans un parc, près du siège du gouvernement hongkongais. Mais ce dernier a déjà barré la routes à plusieurs candidats pro-indépendance en rejetant leurs candidatures.

L'idée d'indépendance est considérée comme illégale, tant par les autorités de Pékin que par celles de l'ex-colonie britannique. Les relations entre ces deux territoires sont régies par un principe: «Un pays, deux systèmes», jusqu'en 2047. En théorie.

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