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Hong Kong : cinq personnes condamnées pour "sédition" après la publication de livres pour enfants

Ces livres électroniques expliquaient le mouvement démocratique hongkongais à travers des histoires de loups et de moutons.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une vue générale de Hong Kong, le 13 juillet 2022. (VERNON YUEN / NURPHOTO / AFP)

Un tribunal de Hong Kong a reconnu coupables de sédition cinq personnes pour avoir publié des livres pour enfants dépeignant les partisans de la démocratie de la ville comme des moutons défendant leur village contre des loups. Les cinq Hongkongais étaient jugés, mercredi 7 septembre, pour "conspiration en vue d'imprimer, de publier, de vendre, d'offrir à la vente, de distribuer, d'exposer ou de reproduire une publication séditieuse".

Les poursuites visaient des membres d'un syndicat d'orthophonistes qui avaient produit quatre livres électroniques illustrés destinés à expliquer aux enfants le mouvement démocratique de Hong Kong.

"Répression implacable"

Dans un livre intitulé Les défenseurs du village des moutons, un groupe de loups tente d'occuper un village de moutons, qui se défendent. Dans un autre, les loups sont dépeints comme étant sales et apportant des maladies dans le village des moutons. "L'intention séditieuse ne vient pas simplement des mots, mais des mots avec des effets proscrits destinés à se répercuter sur l'esprit des enfants", a écrit Kwok Wai-kin, un juge du tribunal de district, dans son jugement.

Amnesty International, qui a récemment quitté Hong Kong en raison de la loi sur la sécurité nationale, a décrit ces condamnations comme "un exemple absurde de répression implacable".

Le secteur de l'édition déjà pris pour cible

"Écrire des livres pour enfants n'est pas un crime, et tenter d'éduquer des enfants sur les événements récents de l'histoire de Hong Kong ne constitue pas une tentative d'incitation à la rébellion", a déclaré Gwen Lee, chargée de campagne d'Amnesty International pour la Chine.

Au cours du procès, les procureurs ont fait valoir que les livres contenaient un "sentiment anti-chinois" et visaient à "inciter les lecteurs à la haine contre les autorités du continent". Ils ont également déclaré que les livres étaient destinés à encourager les Hongkongais à discriminer les "Chinois du continent vivant à Hong Kong".

La condamnation s'appuie sur un délit de sédition datant de l'époque où la ville était sous domination britannique, que les autorités ont déployé en parallèle d'une nouvelle loi sur la sécurité nationale afin d'éradiquer toute dissidence. Le secteur de l'édition était déjà une cible des autorités chinoises avant cette vague de répression.

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