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Hong Kong : la police annonce une enquête après le blocage "illégal" de son QG par des manifestants

Le territoire semi-autonome traverse depuis plusieurs semaines sa plus grave crise depuis des dizaines d'années. En cause : un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des manifestants bloquent le quartier général de la police à Hong Kong, le 21 juin 2019. (HECTOR RETAMAL / AFP)

La police de Hong Kong a annoncé, samedi 22 juin, une enquête contre les manifestants qui ont bloqué son quartier général la veille. Vendredi, des milliers de personnes vêtues de noir et armées de parapluies s'étaient massées devant le bâtiment pour exiger la démission de Carrie Lam, la cheffe de l'exécutif, la libération des manifestants arrêtés et une enquête sur la répression musclée des rassemblements par la police ces dernièes semaines.

Sans leader, les manifestants jeunes et pacifiques ont mené diverses actions de désobéissance civile dans la ville vendredi, semblant vouloir prendre de court les autorités. Ils se sont d'abord rassemblés tôt le matin devant le Parlement local. Ils ont ensuite bloqué temporairement Harcourt Road, une grande artère située à proximité, et ils se sont introduits dans plusieurs administrations. Puis ils ont convergé dans une chaleur étouffante vers le quartier général de la police en exigeant la libération des manifestants arrêtés ces derniers jours et en criant "Honte aux policiers voyous".

La police dénonce des actions "irrationnelles"

"La police a fait preuve de la plus grande tolérance à l'égard des manifestants qui se sont rassemblés devant le quartier général mais leur manière d'exprimer leurs revendications est devenue illégale, irrationnelle et déraisonnable, ont estimé les forces de l'ordre dans un communiqué. La police enquêtera de façon rigoureuse sur ces activités illégales." Selon les forces de l'ordre, une soixantaine d'appels d'urgence n'ont pu être traités à cause du blocage. Treize membres du personnel de la police ont été "envoyés à l'hôpital pour être soignés" – les raisons de ces hospitalisations n'ont pas été précisées.

Le territoire semi-autonome traverse depuis plusieurs semaines sa plus grave crise depuis des dizaines d'années. Un million de personnes ont défilé dans les rues le 9 juin, et près de deux millions le 16, pour dénoncer un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale. Carrie Lam a depuis annoncé la suspension du texte, mais les contestataires réclament sa démission ainsi que le retrait définitif du projet de loi.

De nombreux Hongkongais dénoncent depuis des années une ingérence grandissante de Pékin, en violation du principe "un pays, deux systèmes" qui garantit à Hong Kong, en théorie jusqu'en 2047, une semi-autonomie et des libertés inexistantes ailleurs en Chine.

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