Hong Kong promet des récompenses pour aider à arrêter des opposants en exil, les Etats-Unis condamnent la "répression transnationale"
Un nouvel épisode dans les tensions entre Washington et Pékin. Les Etats-Unis ont condamné, jeudi 26 décembre, une "campagne en cours de répression transnationale" lancée par le gouvernement de Hong Kong contre des opposants en exil. La police de cette région semi-autonome de Chine a promis des récompenses financières en échange d'informations pouvant mener à l'arrestation de militants prodémocratie à l'étranger.
Cette mesure, décidée dans le cadre de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin, menace aussi "la souveraineté des Etats-Unis, les droits humains et les libertés fondamentales des peuples à travers le monde", a déclaré Matthew Miller, porte-parole du département d'Etat américain.
C'est la troisième fois que les autorités de ce territoire rétrocédé à la Chine en 1997 ont recours à un tel stratagème, considéré comme essentiellement symbolique, en vertu des législations adoptées à la suite des manifestations massives et parfois violentes de 2019. Ces offres de récompenses visent précisément cinq personnes accusées d'"incitation à la sécession" et de "collusion" avec un pays étranger, ainsi que le YouTubeur Victor Ho Leung-mau, 69 ans, inculpé pour "subversion".
Réaction véhémente de Pékin
"Nous rejetons les efforts du gouvernement de Hong Kong pour intimider et faire taire des personnes qui ont choisi de faire des Etats-Unis leur pays", a poursuivi Matthew Miller. L'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch a également dénoncé ces mesures comme des "actes lâches d'intimidation", appelant le Royaume-Uni et le Canada, où sont exilés de nombreux opposants, à réagir.
La Chine a rapidement répondu à cette prise de position américaine, affirmant "ne pas tolérer d'ingérence". "L'application extraterritoriale de la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong est pleinement conforme au droit international et aux pratiques internationales courantes", a affirmé Mao Ning, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, ajoutant qu'il s'agissait d'une "démarche nécessaire pour préserver la souveraineté nationale".
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