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L'industrie solaire chinoise ne brille plus
Retour de boomerang pour l'industrie photovoltaïque chinoise. Après avoir inondé le marché mondial et éliminé la concurrence, les entreprises chinoises sont à leur tour dans le rouge. Le numéro un mondial, Suntech est en défaut de paiement. Sa principale filiale de production en Chine a déposé le bilan.
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Pas un dollar de bénéfice depuis le premier trimestre 2011. Suntech, le leader mondial des panneaux photovoltaïques, annonce des pertes abyssales de 2,2 milliards de dollars. L'entreprise est dans l'incapacité de rembourser une échéance de 541 millions de dollars. Conséquence, son PDG fondateur, le docteur Shi, surnommé «le roi soleil», a été démis de ses fonctions. Il est pourtant la quatrième fortune d'Australie, son pays d'adoption.
Pas sûr que cela suffise pour remonter la pente. Car le secteur est en pleine crise, malgré une demande intacte pour le solaire. La Chine, par sa politique agressive sur les prix, a totalement déstabilisé le marché.
Le monde produit trop, et le prix des panneaux solaires ne cessent de baisser. Moins 45% en 2011, suivi d'un moins 25% en 2012, des baisses qui ne permettent plus de dégager de profits.
A cela, s'ajoute les barrières douanières imposées par les Etats-Unis pour tenter de sauver leur propre industrie. L'Europe pourrait lui emboîter le pas.
D'ailleurs, Suntech n'est pas le seul à mordre la poussière. Un autre fabricant chinois, LDK Solar vient d'enchaîner six trimestres consécutifs de pertes. Selon Bloomberg, sa perte atteindrait les 3 milliards de dollars.
Pour l'heure, les autoritées chinoises soutiennent le secteur. Une douzaine d'entreprises ont obtenu des aides substentielles de la part de la Banque de Développement chinoise. Un montant évalué à 43 milliards de dollars par Bloomberg.
La question est de savoir si cela va durer longtemps. Le pouvoir aidera sans doute les plus gros comme Suntech dont la faillite mettrait au chômage 20.000 personnes.
Mais les petits disparaissent déjà. Le marché se régule, réduit ses surcapacités estimées au double de la demande.
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