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La Chine accusée de stériliser de force des femmes ouïghoures

Un porte-parole de la diplomatie chinoise a réfuté ces allégations, assurant qu'elles étaient "sans fondement".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une femme Ouïghoure et ses enfants à Kashgar, dans la région chinoise du Xinjiang, le 4 juin 2019. (GREG BAKER / AFP)

La Chine mène dans sa région du Xinjiang à majorité musulmane une politique de contrôle des naissances extrêmement coercitive avec des stérilisations forcées visant notamment la communauté ouïghoure, affirme une étude publiée lundi 29 juin par la Jamestown Foundation (en anglais).

Les Ouïghours, principalement musulmans, constituent l'un des 56 groupes ethniques du pays. Ils représentent un peu moins de la moitié des 25 millions de personnes vivant au Xinjiang, immense territoire semi-désertique du nord-ouest chinois longtemps frappé par des attentats meurtriers, attribués par Pékin à des séparatistes et des islamistes.

"Une stratégie de domination ethno-raciale"

Dans les deux grandes préfectures de la région où les Ouïghours sont majoritaires, le nombre de naissances a ainsi drastiquement chuté depuis 2016, affirme Adrian Zenz, un chercheur allemand qui a déjà écrit plusieurs rapports sur les politiques chinoises au Xinjiang, et qui dit se baser sur des documents administratifs chinois et des entretiens avec des femmes locales.

Certaines déclarent avoir été contraintes de se faire stériliser, sous peine d'être envoyées dans des camps. L'implantation d'un stérilet aurait été imposée à d'autres. La Chine semble utiliser un contrôle des naissances coercitif dans le Xinjiang dans le cadre "d'une stratégie plus vaste de domination ethno-raciale", écrit aussi Adrian Zenz dans ce rapport.

"Des abus déshumanisants"

Interrogé au sujet du rapport, un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a réfuté lundi ces allégations, assurant qu'elles étaient "sans fondement" et que le Xinjiang était désormais "stable et harmonieux".

Washington, d'autres capitales occidentales ainsi que de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme accusent aussi la Chine d'avoir interné dans la région au moins un million de musulmans, dans ce qu'elles appellent des camps de rééducation politique.

"Nous appelons le Parti communiste chinois à cesser immédiatement ces pratiques horribles et nous demandons à tous les pays de se joindre aux Etats-Unis pour demander qu'il soit mis fin à ces abus déshumanisants", a réagi pour sa part le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

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