La journaliste féministe Huang Xueqin, pionnière du mouvement #MeToo en Chine, condamnée à cinq ans de prison
En Chine, c'est un nouveau coup porté contre les militants des droits humains et en particulier ceux qui défendent les droits des femmes. Un tribunal de Canton a condamné vendredi 14 juin à cinq ans de prison la journaliste et féministe Huang Xueqin, qui avait tenté en 2018 de lancer le mouvement #MeToo en Chine. Elle était jugée pour incitation à la subversion de l'État, une lourde peine qui vient illustrer la répression que le pouvoir chinois continue d'exercer sur la société civile.
Huang Xueqin était dans le collimateur des autorités pour avoir participé en 2019 aux manifestations pro-démocratie de Hong Kong, ce qui lui avait valu une première arrestation. Mais la Chinoise de 36 ans était surveillée de près depuis 2018, depuis qu'elle a été l'une des premières femmes en Chine à essayer de relayer le mouvement MeToo. La militante crée une plateforme en ligne sur le réseau WeChat, qui permet aux femmes chinoises de témoigner, et réalise également des enquêtes démontrant que le harcèlement sexuel en Chine est courant et impuni.
Sujet hautement sensible
La justice lui reproche d'avoir profité de cette cause pour s'en prendre au pouvoir. À l'audience, le procureur l'avait accusée, selon ses soutiens, d'avoir organisé des réunions régulières à Canton dans le but de saper l'autorité de l'État. Cette lourde peine démontre que le féminisme reste un sujet hautement sensible en Chine, dans une société patriarcale et où une censure très active sur les réseaux sociaux empêche toujours la diffusion à grande échelle des idées du mouvement MeToo.
Huang Xueqin était jugée aux côtés d'un militant syndical qui a été condamné à trois ans et six mois de prison pour le même motif, incitation à la subversion de l'État.
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