L’appétit des investisseurs chinois pour les terres agricoles australiennes
La plus grande ferme laitière australienne, 30 000 vaches sur 25 sites vient d’être rachetée par le Chinois Lu Xiangeng pour 280 millions de dollars australiens (189 millions d’euros).
Une autre propriété de 101 000 kilomètre carrés de terre est convoitée par le groupe chinois Pengxin qui propose selon la presse australienne près de 237 millions d’euros.
Dès que le contentieux lié à la proximité d’une importante zone militaire sera levé, cette propriété grande comme le Portugal et ses 185 000 têtes de bétail (appartenant à l’éleveur Sidney Kidmann) devraient tomber dans l’escarcelle du groupe chinois. «Ils s’intéressent tout particulièrement au bœuf et au lait australien très appréciés par les chinois fortunés» explique Mick Keogh de l’Australien Farm Institute.
Ces ventes spectaculaires ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. Des investissements plus confidentiels se font dans des fermes plus petites. Aucune autorisation gouvernementale n’est nécessaire pour l’achat de terre, quand le montant de la vente est infèrieure à 10 millions d’euros.
Sécuriser les approvisionnements
La Chine importe 80 % de son soja, composant central de l’alimentation animale. La volonté de Pékin de sécuriser ses approvisionnements amène les acteurs chinois à investir dans les ranchs australiens (et africains), pour répondre aux nouvelles habitudes alimentaire des classes moyennes chinoises,et à leur régime plus riche en viande.
Importation massive égalementdans le secteur du lait. La Chine a connu ces dernières années de nombreux scandales alimentaires avec le lait contaminée à la mélamine et les huiles frelatées recyclées. Depuis, le riche consommateur chinois délaisse le «made in China» au profit des produits occidentaux réputés « plus sûrs », surtout en matière de lait maternisé.
Ceci explique les récents investissements chinois en France. A Carhaix en Bretagne, l’entreprise chinoise Synutra alliée à la coopérative locale Sodiaal produira dans quelques mois 100 000 tonnes de lait en poudre, acheminées par porte-conteneurs en Chine. D'autres usines de moindres envergures devraient voir le jour en Normandie et en Bretagne.
Une politique qui s'explique en grande partie par la mauvaise qualité des terres agricoles chinoises. Selon le ministère chinois de la protection de l’environnement, plus de 16% du territoire de l’empire du milieu est gravement pollué par les métaux lourds et autres produits toxiques.
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