Le marché chinois, sauveur de l’automobile mondiale
Être fan d'automobile est ringard en Europe, et ramène aux années Pompidou. C’est loin d’être le cas en Chine. Pour 94% des Chinois, posséder une voiture est signe de modernité. Un vrai bonheur pour les constructeurs.
Car le marché, malgré les 19,5 millions de véhicules déjà vendus en 2014, est loin d’être saturé. On compte en effet 69 voitures pour 1000 habitants, quant en France on en atteint 587. Il faut dire que la Chine part de très loin. En 2000, le secteur était quasiment inexistant.
Le marché chinois n’est pas saturé et le consommateur non plus. L’automobile, qui plus est de standing, accompagne la réussite sociale. L’acheteur chinois est plus jeune. Il a en moyenne 35 ans, quant en France il est âgé de 54 ans. En Chine, on accepte de faire plus de sacrifices financiers pour acquérir un véhicule : 20% des dépenses de consommation , contre 11 en Allemagne.
Le bel avenir des grosses berlines allemandes
Considérant l’automobile comme un marqueur social, le Chinois est prêt à y mettre le prix. Et bien sûr, il lorgne vers les véhicules premium, souvent allemands. On s’attend à une croissance de ce type de véhicules de l’ordre de 30% par an.
Aussi les constructeurs fourbissent leurs armes. BMW ose, avec son partenaire local, lancer une marque premium chinoise, Zinoro, dont l’objectif est de séduire les classes moyennes supérieures. Citroën de son côté étoffe sa gamme DS pour accéder au marché premium.
Du reste, avec 30% des ventes, le «Made in China» n’attire pas les foules. Le design et la technologie des voitures chinoises sont jugés dépassés.
Aussi les constructeurs étrangers, qui ne peuvent pénétrer le marché qu’en construisant sur place, délocalisent en Chine la fabrication de leurs modèles. Le groupe Volkswagen dispose déjà de 17 usines sur place, et bientôt 20. Dans les quatre années à venir, il compte investir 18 milliards d’euros et atteindre une production de 4 millions d’unité.
La saturation des villes
Pourtant le marché chinois subit quelques aléas. Il a senti aussi passer la crise, et a baissé de moitié entre 2009 et 2013. Il faut dire qu’il tournait sur une croissance de 25% par an, jusque là.
Autre nuage sur le marché chinois, les restrictions d’immatriculations de véhicules. Il s’agit pour les autorités de lutter contre la pollution et la congestion de la circulation. Ainsi à Shanghaï et Pékin, les ventes annuelles sont désormais limitées à 250.000 véhicules.
Mais les autorités pourront-elles étancher la soif des Chinois pour la voiture ?
Car si l’acheteur d’automobile dans le monde est chinois, le conducteur ne l’est pas. Seul un chinois sur cinq possède le permis de conduire.
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