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Ouïghours : la Chine accusée de cautionner "au plus haut niveau" des exactions

Un consortium de médias étrangers a publié mardi des documents jetant une lumière crue sur le traitement de cette minorité musulmane par le pouvoir chinois.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 1 min
Des membres du collectif "Collages féminicides Paris" collent des affiches sur les murs de grandes entreprises en Ile-de-France, comme Samsung et Amazon, contre l'exploitation des Ouïghours en Chine, le 29 juillet 2020.  (FIORA GARENZI / HANS LUCAS / AFP)

La Chine est accusée de cautionner "au plus haut niveau" des exactions contre la minorité musulmane des Ouïghours après de nouvelles révélations de presse, mardi 24 mai, sur la répression dans la province du Xinjiang, dans le nord-ouest du pays, alors que la Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a entamé une visite de la région.

Un consortium de quatorze médias a publié des documents qu'il dit provenir du piratage d'ordinateurs de la police du Xinjiang. Ils ont été remis par une source anonyme au chercheur allemand Adrian Zenz, le premier à avoir accusé en 2018 le régime chinois d'avoir interné plus d'un million de Ouïghours dans des centres de rééducation politique.

Plus de 2 800 photos de détenus 

Parmi les documents récupérés figurent des milliers de photographies présentées comme ayant été prises dans des "camps de détention" et montrant les visages de nombreux "détenus", dont des femmes, des mineurs et des personnes âgées. Ces 2 800 photos d'identité comprennent celle de Zeytunigul Ablehet, une adolescente de 17 ans arrêtée pour avoir écouté un discours interdit, et de Bilal Qasim, 16 ans, apparemment condamné pour ses liens avec d'autres prisonniers.

Les documents écrits accréditent l'idée d'une répression ordonnée depuis le sommet de l'Etat chinois. Un discours attribué au ministre de la police Zhao Kezhi en 2018 explique que le président Xi Jinping a ordonné l'agrandissement des centres de détention. Washington accuse régulièrement Pékin d'être responsable d'un "génocide" au Xinjiang.

"Nous sommes consternés par ces informations et ces images choquantes", a réagi le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, tandis que la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, a "exigé des éclaircissements" lors d'un entretien avec son homologue chinois Wang Yi.

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