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Quand un journal félicite un Chinois accusé d'espionnage par les Etats-Unis

Il y a espionnage et espionnage. Ça peut être une bonne façon de faire preuve de patriotisme. Un quotidien chinois proche du pouvoir s'en est même fait l'écho, pour justifier ou susciter des vocations.
Article rédigé par Frédérique Harrus
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1min
Femme ajustant les drapeaux américains et chinois en vue d'une négociation entre les deux pays.
 (AFP PHOTO / POOL  NG HAN GUAN / POOL / AFP)

Tout savoir sur les avions de guerre américains, voila qui pourrait être intéressant quand on est Chinois.

Su Bin, quinquagénaire de nationalité chinoise, est soupçonné de s'être introduit dans le système informatique de Boeing et de certains de ses sous-traitants, pour voler des fichiers techniques sur les chasseurs F-22 et F-35, et aussi sur le transporteur C-17.

L'affaire aurait pu en rester là, si l'éditorialiste du quotidien le Global Times, connu pour son ton nationaliste et ses liens étroits avec le Parti communiste, n'avait pas décidé de congratuler ce grand patriote: «s'il a vraiment fait cela, nous voulons exprimer notre gratitude et notre respect pour le service rendu à notre pays» et de poursuivre: «La Chine a besoin d'agents spéciaux pour collecter des secrets des États-Unis».

Tout en s'interrogeant sur la réalité des charges pesant sur leur compatriote (supposément) patriote, le journal dresse le constat suivant: «Ces dernières années, le FBI a arrêté plusieurs "espions chinois", mais la plupart se sont révélés innocents. Avec la poursuite de la "guerre de l'information" entre la Chine et les États-Unis, davantage de Chinois seront probablement présentés comme des espions.»

Les accusations de cyber-espionnage provoquent régulièrement de vives tensions entre Pékin et Washington. Les États-Unis avaient inculpé en mai 2014 cinq officiers de l'armée chinoise pour ce motif.

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