Séisme en Chine : l'inquiétude de la diaspora tibétaine sur des dégâts beaucoup plus importants qu'annoncés par les autorités

Images inquiétantes, manque d'informations et surtout main-mise de Pékin sur la région inquiètent les réfugiés tibétains à travers le monde. Au moins 126 personnes ont trouvé la mort.
Article rédigé par Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des habitations endommagées par le séisme dans la ville de Shigatsé, dans le sud-ouest de la Chine, le 7 janvier 2024. (STR / AFP) (HANDOUT / AFP)

Les chiffres sont-ils fiables ? Un puissant séisme dans la région himalayenne du Tibet, dans le sud-ouest de la Chine, a fait au moins 126 morts et provoqué l'effondrement de nombreux bâtiments, un tremblement de terre ressenti jusqu'au Népal voisin.

Des vidéos diffusées par la télévision publique chinoise CCTV montrent des habitations aux murs éventrés et aux toits effondrés, avec des pierres qui jonchent le sol. "Un total de 126 morts et 188 blessés a été confirmé à 19H00 (11H00 GMT) mardi", a annoncé l'agence officielle. Le séisme, d'une magnitude de 6,8 selon l'agence nationale chinoise chargée des séismes et de 7,1 selon l'institut d'études géologiques américain, est survenu dans la partie himalayenne du pays pourrait être beaucoup plus grave que ne le laisse penser les autorités chinoises, s'inquiète la diaspora tibétaine partout dans le monde.

Des zones d'ombre

Car, au drame du tremblement de terre vient s’ajouter celui de la propagande chinoise, qui occupe le Tibet depuis 1950 : les témoignages qui arrivent montrent que la situation est peut-être plus grave que ne le reconnaissent les autorités. L'épicentre est situé dans une zone peu développée en haute montagne, à environ 370 km au sud-ouest de la capitale régionale, Lhassa. La région de Tingri est certes une région peu peuplée (62 000 personnes recensées par les autorités), mais elle est surtout constituée de petits villages espacés les uns des autres, faits de maisons en terre très fragiles, qui ont pu s’écrouler avec la puissance des secousses. Quelque 3 600 bâtiments se sont effondrés et plus de 30 000 habitants ont déjà été relogés, a indiqué l'agence de presse officielle Chine nouvelle, selon qui les recherches se poursuivent pour retrouver les victimes prises au piège.

Autre source d'inquiétude pour la diaspora tibétaine : les réseaux de communications sont coupés. Or, les rares images, souvent clandestines, des dégâts montrent des corps sur le sol, recouverts de draps et couvertures. D’autres s’attardent sur des habitants désemparés, qui se recueillent en faisant tourner les fameux moulins à prières.

Enfin, autres difficultés pour les Tibétains réfugiés en France : l’impossibilité d’envoyer de l’aide. Ceux au Tibet qui reçoivent de l’argent de l’étranger sont immédiatement suspectés de comploter avec ce que les Chinois appellent des séparatistes. Sur place, selon les images de la télévision publiques, plus de 12 000 sauveteurs, dont des pompiers, des soldats, des policiers et des secouristes professionnels, bravent le froid et l'altitude pour retrouver des survivants. Mais impossible de vérifier pour l'heure : l'accès au Tibet étant strictement réglementé pour les médias étrangers.

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