Une croissance au ralenti, une consommation en berne... En Chine, le Parti communiste organise une réunion cruciale pour l'économie du pays
Une réunion au sommet en présence de Xi Jinping. Le Troisième Plénum, un rendez-vous clé organisé à huis clos par le Parti communiste chinois, s'est ouvert lundi 15 juillet à Pékin. Il doit définir les grandes orientations économiques pour les cinq ans à venir. Cette réunion se distingue par ses conséquences potentielles sur la deuxième économie mondiale, alors que la Chine fait face à une crise inédite dans l'immobilier, un chômage élevé, et une consommation en berne.
Un an et demi après la levée de la politique zéro Covid, la reprise tant espérée est insuffisante. Le chômage chez les jeunes est si élevé - un sur cinq au moins n'a pas d'emploi - que la publication des statistiques a été interrompue. L'époque d'une croissance économique à deux chiffres, qui a fait la richesse de la Chine, est bien loin. Les exportations sont un sujet de préoccupation et les Chinois consomment moins, tout en épargnant plus.
Xi Jinping "coincé" entre deux lignes idéologiques
Des mesures de soutien sont nécessaires, juge l'analyste Jean-François Di Meglio, le président du centre de recherche Asia Centre : "Ce qu'il faut attendre, probablement, ce sont des mesures concernant la consommation. Et on a une série de d'effets d'annonce déjà sur la justice fiscale et probablement sur les incitations à la consommation destinées à rétablir la confiance très certainement. Ensuite, il faudra voir s'il y a un écart dû au retour de l'idéologie qui plombe un peu tout."
Mais ce Plénum va-t-il pouvoir rassurer les consommateurs chinois et les investisseurs mondiaux ? Le problème, c'est que l'économie souffre du retour de l'idéologie communiste, souligne Zhang Lun, professeur de civilisation chinoise. Dès lors, Xi Jinping peut-il choisir une autre voie ? "Xi Jinping lui-même n'a pas encore des idées claires pour la suite, explique Zhang Lun. On a cette tentative de retour en arrière, mais en même temps, la Chine a besoin des investissements étrangers, d'investissements privés et de la confiance des entrepreneurs. Il est donc coincé entre les deux lignes. Vu la contradiction profonde de sa ligne politique, je ne pense pas que tous ces problèmes vont être résolus."
Le retard pris par le Plénum qui devait se tenir à l'automne 2023 montre bien que les débats divisent le pouvoir chinois sur fond de mécontentement social.
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