Cet article date de plus de trois ans.

Vidéo Diplomatie des "loups guerriers" : quand la Chine veut redéfinir les droits de l'homme à l'ONU

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min - vidéo : 3min
Complément d'enquête. Diplomatie des loups guerriers : quand la Chine veut redéfinir les droits de l'homme à l'ONU.mp4
Complément d'enquête. Diplomatie des loups guerriers : quand la Chine veut redéfinir les droits de l'homme à l'ONU.mp4 Complément d'enquête. Diplomatie des loups guerriers : quand la Chine veut redéfinir les droits de l'homme à l'ONU.mp4

Pour conquérir l'opinion internationale, la Chine de Xi Jinping mise sur une nouvelle génération de diplomates : les "loups guerriers". A l'ONU, ils sont le fer de lance de Pékin pour faire valoir sa vision des droits de l'homme... Un extrait de "Chine, la grande offensive", un document à voir dans Complément d'enquête" le 25 février 2021.

Devenir la première puissance mondiale d'ici à 2049, pour les 100 ans de la République populaire de Chine – ou "le rêve chinois" selon Xi Jinping. Pour le réaliser, Pékin mise sur sa diplomatie des "loups guerriers". 

Le Loup guerrier (Wolf Warrior, dont le deuxième opus est sorti en 2017) est un blockbuster aux accents patriotes, qui montre un Rambo chinois aux prises avec de "méchants" Occidentaux. C'est aussi devenu le surnom d'une nouvelle génération d’ambassadeurs et de diplomates, agressifs et ambitieux.   

La Chine réélue au Conseil des droits de l'homme de l'ONU

En octobre 2020, voici l'un de ces "loups guerriers" à la manœuvre à l'assemblée des Nations unies. Car malgré la répression contre les Ouïghours ou la situation à Hong Kong, malgré les protestations des ONG, la Chine est toujours membre du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Elle a été réélue le 13 octobre 2020 – une hérésie, selon cet ancien ambassadeur interviewé par "Complément d'enquête".

Ce que le diplomate chinois cherche à faire passer ce jour-là ? Rien de moins qu'une résolution qui modifierait... la notion même de droits de l'homme. "Que disait ce projet de résolution ?" décrypte Jean-Maurice Ripert, ambassadeur de la France en Chine jusqu'à l'été 2019. "Que quand on parlait de droits de l'homme, il fallait d'abord et avant tout regarder le niveau de développement, et préserver la liberté de choix du régime politique et social. Comme si les Chinois avaient la liberté de choix en Chine… C'est ce qu'on appelle le relativisme : c'est la négation de la valeur universelle des droits de l'homme. Les droits de l'homme, c'est bon pour certains, ce n'est pas bon pour les autres."

"La Chine essaie de faire introduire certains concepts qui changent celui de droits de l'homme"

"Petit à petit, effectivement, confirme Walter Stevens, chef de la délégation de l'UE à Genève, la Chine essaie de faire introduire certains concepts qui changent un peu le concept de droits de l'homme, qui est quand même universellement partagé."

Raté pour cette fois... Face à la résistance des diplomates, la résolution ne sera finalement pas présentée. Pour le régime chinois, c'est une petite défaite. Mais Pékin n'est pas pressé : le pays se projette à long terme. "Que dit la Chine ? 'Traitez avec moi, et nous allons construire un monde différent.' C'est le principe de la roue de bicyclette : un centre, 193 rayons (c'est le nombre d'Etats membres des Nations unies). 'Vous pouvez tout faire, du moment que c'est avec moi'. En chinois, précise Jean-Maurice Ripert, le mot Chine, 'Zhōngguó', ça ne veut pas dire 'l'empire du Milieu'... ça veut dire 'le centre du monde', il faut bien garder ça en tête." 

Extrait de "Chine, la grande offensive", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 25 février 2021.

> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de Franceinfo et son application mobile (iOS & Android), rubrique "Magazines".

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.