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Choléra en Haïti : l'ultimatum des victimes à l'Onu

L'épidémie qui frappe Haïti depuis octobre 2010 a tué des milliers de personnes. Selon une étude publiée par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies, le choléra a été introduit dans l'île par des Casques bleus népalais. Face à l'ONU qui a rejeté jusqu'à présent les demandes d'indemnisation, l'Institut pour la justice et la démocratie en Haïti lui donne 60 jours pour changer d'avis avant de réclamer des milliards de dollars en justice.
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

Au total plus de 650.000 personnes ont été touchées et 8.100 personnes sont décédées depuis le début de l'épidémie, en octobre 2010. 

En décembre 2010 le rapport d'épidémiologistes français dont l'étude sera publiée en juin 2011 par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies a confirmé les soupçons des Haïtiens : le choléra a été introduit en Haïti par des Casques bleus népalais. Ils n'auraient pas respecté les normes en matière sanitaire. "L'introduction massive de matière fécale dans le fleuve de l'Artibonite " serait la source de l'épidémie.

L'Institut pour la justice et la démocratie en Haïti qui est basé aux Etats-Unis assure qu'il représente plus de 8.000 victimes et familles de victimes.

Son directeur, Brian Concannon, veut déposer une plainte à New York, et peut-être même en Europe si les Nations unies ne répondent pas avant la date limite. Et il entend demander 100.000 dollars pour chaque mort, et 50.000 dollars pour chaque personne infectée par l'épidémie. Ses arguments sont détaillés dans une longue lettre adressée à la Secrétaire générale adjointe O'Brien.

Mi-février, l'ONU avait rejeté une telle demande d'indemnisation. Selon son  porte-parole, Martin Nesirky, elle a fait valoir "aux représentants des demandeurs que cette demande n'était pas recevable au titre de la section 29 de la Convention sur les privilèges et  immunités des Nations unies" de 1946.

Mais pour Brian Concannon "immunité ne veut pas dire impunité".

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