Cisjordanie : la ville nouvelle de Rawabi est "un pari sur l'avenir" (Elias Sanbar)
Invité de France Info ce dimanche matin, Elias Sanbar, ambassadeur de la Palestine à l’UNESCO, réagit à la naissance de Rawabi, ville nouvelle palestinienne située à une dizaine de kilomètres de Ramallah et capable à terme d'accueillir 40.000 Palestiniens. Rawabi "est projet économique important parce que la démographie est telle qu'il y a un besoin de trouver des logements", explique Elias Sanbar.
"C'est également un signe que des investisseurs palestiniens, dont le capital et les affaires se trouvent à l'étranger, ont le courage et la décision politique d'investir dans les territoires palestiniens ", poursuit-il. C'est enfin la preuve, selon Elias Sanbar, "qu'il y a la place " pour qu'un "Etat palestinien " puisse contenir "toute sa population ", que "c'est possible concrètement ". Mais ce projet "ne doit pas servir d'écran pour masquer les difficultés économiques réelles ", insiste Elias Sanbar.
Une ville nouvelle qui suscite aussi des inquiétudes
Lancé en 2007, ce projet pharaonique a coûté un milliard de dollars, soit 880 millions d'euros. Il a été en partie financé par le Qatar. Les 650 premiers logements de Rawabi ont été vendus. Il accueilleront des familles de la classe moyenne supérieure palestinienne. La construction a été compliquée par l'occupation militaire israélienne, mais Rawabi peine aussi à être acceptée par les Palestiniens eux-mêmes.
Certains ont surnommé Rawabi, "la colonie palestinienne" et les villageois des environs craignent que cette nouvelle ville et ses nouveaux résidents perturbent leur quotidien. L'autre préoccupation, c'est l'eau. Les responsables de Rawabi assurent qu'ils livrent de l'eau aux villages dont ils utilisent les sources, mais dans une région où les restrictions d'eau sont habituelles, la perspective de voir 40.000 nouveaux habitants s'installer inquiète.
Pour l'ambassadeur de la Palestine à l’UNESCO, ces questionnements "reflètent les paradoxes de la situation " mais la nouvelle ville de Rawabi, "c'est un signe de vitalité et de confiance. C'est un pari sur l'avenir même s'il y a beaucoup de questions qui se posent".
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