Clotilde Reiss: Ahmadinejad pose ses conditions
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad pose ses conditions au règlement du dossier Clotilde ReissLe président iranien Mahmoud Ahmadinejad pose ses conditions au règlement du dossier Clotilde Reiss
Il a laissé entendre, sur France 2, mardi que la jeune Française poursuivie par la justice de Téhéran à la suite des manifestations anti-gouvernementales de juin, pourrait faire l'objet d'un échange de prisonniers avec la France.
Répliquant à Nicolas Sarkozy, M. Ahmadinejad a jugé que "le peuple français mérite mieux que ses dirigeants actuels".
Interrogé sur une éventuelle libération de Clotilde Reiss, le président iranien a répondu: "Mais vous devez savoir qu'il y a quelques Iraniens qui sont en prison en France depuis des années. Ce sont des prisonniers qui, eux aussi, ont une famille, eux aussi ont un père, une mère". Quant à une éventuelle grâce en faveur de Clotilde Reiss, il a déclaré: "Malheureusement nous n'avons vu aucune action du gouvernement français en faveur de ces prisonniers".
Le Figaro a révélé mardi que la France étudiait la possibilité de renvoyer à Téhéran Ali Vakili Rad, un Iranien condamné en 1994 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 18 ans, pour l'assassinat en 1991 de l'ancien Premier ministre iranien, Chapour Bakhtiar. L'avocat de ce dernier, Me Sorin Margulis, a confirmé mardi avoir demandé mi-août la libération conditionnelle assortie d'une expulsion de son client. Il a néanmoins tenu à souligner que cette demande de libération était étrangère à d'éventuelles négociations sur la libération de Clotilde Reiss.
Ahmadinejad répond à Sarkozy
Au journaliste de France 2 qui le faisait réagir à des propos de Nicolas Sarkozy tenus fin août, le président iranien a répondu: "Ce monsieur Sarkozy s'ingère dans les affaires intérieures de notre nation. Moi aussi j'ai un avis semblable". Et d'ajouter: "Je pense que le peuple français mérite mieux que ses dirigeants actuels. Pour moi, la colère de monsieur Sarkozy n'est pas recevable".Le 31 août, le chef de l'Etat français avait déclaré à Berlin: "Je voudrais dire combien nous sommes admiratifs du courage du peuple iranien. Je veux redire qu'il mérite mieux que les dirigeants actuels". Le président français était alors interrogé sur la situation politique en Iran après la réélection contestée le 12 juin du président Mahmoud Ahmadinejad, qui a provoqué des manifestations de protestation sans précédent dans la République islamique.
Kouchner n'est pas épargné
Dans cet entretien sur France 2, le président ultra-conservateur n'a pas épargné le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, estimant qu'il avait contribué aux troubles qui ont suivi sa réélection. "Nous regrettons l'action de ceux qui ont provoqué ces troubles. Posez-donc la question à la chaîne de télévision la Voix de l'Amérique, à la BBC, et au ministre français des affaires étrangères qui ont incité les gens à se révolter", a-t-il déclaré.A la question du journaliste lui demandant alors s'il considérait que Bernard Kouchner était "responsable de la mort de Neda", la jeune Iranienne tuée lors des manifestations à Téhéran en juin et devenue l'un des symboles du mouvement de contestation, Mahmoud Ahmadinejad a lancé: "Oui, il est responsable lui aussi."
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