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Coalition anti-Daech : "la France a raison" de vouloir frapper en Libye

Le Pentagone a annoncé mardi que "10 chefs du groupe Etat islamique" avaient été tués dans des raids de la coalition internationale en Syrie et en Irak en décembre. Si Daech semble perdre du terrain, ses combattants se redéploient en Libye. Pour le général Vincent Desportes, il est donc urgent d'accélérer les frappes et de les étendre partout où l'organisation terroriste s'installe.
Article rédigé par franceinfo
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  (Le 29 décembre, les forces irakiennes ont repris la ville de Ramadi, tombée aux mains des combattants du groupe Etat islamique en mai dernier © Maxppp)

Sinjar, Tikrit et surtout Ramadi cette semaine. Les pertes s'accumulent en ce moment pour le groupe Daech. L'organisation semble reculer, céder des territoires, surtout en Irak, un peu en Syrie. L'Etat islamique aurait perdu entre 10 et 15 % de son territoire : des villes, des points de passage, mais aussi des barrages et des centrales électriques. Des prises importantes pour la coalition, dont "il faut se féliciter mais à relativiser ", d'après le général Vincent Desportes, professeur de stratégie à Sciences Po et à HEC.

"Plus l'Etat islamique se concentre par recul, plus il se renforce. Et ce n'est pas parce qu'on a pris Ramadi, ce qui est bien, que Mossoul va tomber facilement ", explique le Général Desportes. Par contre, la victoire récente de cette ville, comme les précédentes, est essentielle pour le moral des forces irakiennes, qui depuis l'été 2014 étaient en déroute. 

Une guerre loin d'être gagnée

Pour autant, la guerre contre Daech est loin d'être gagnée. Le général Desportes rappelle que "l'Etat islamique tient encore de vastes régions de l'Irak et de la Syrie ". Surtout, le sujet d'inquiétude numéro un est maintenant le redéploiement de nombreux combattants de l'EI en Libye. Ils seraient déjà "plus de 3.000 en train de réinstaller une partie de l'EI ", en particulier dans la région de Syrte.

"La guerre est avant tout une affaire de moral : si l'armée irakienne a le moral, très bien, mais aidons-là" (Général Desportes)

La Libye, prochain front probable de la coalition

Dans ce contexte de mobilité extrême des forces du groupe Daech, il est urgent d'intensifier et d'étendre les frappes, estime le général Desportes. "Il faut être raisonnable. On voit bien que nous, Français, avions tergiversé  pour aller frapper Daech en Syrie et qu'il a fallu s'y résoudre. Pour la Libye, c'est la même chose et je crois que la France a raison d'essayer de monter une coalition pour aller frapper Daech en Libye ." Il est indispensable de s'adapter rapidement et d'aller chercher l'ennemi là où il se trouve, précise le Général Desportes.

"Quand vous avez un adversaire, il faut le frapper de partout à la fois pour qu'il ne se reconstitue pas dans des havres où il peut être à l'abri des coups. Donc il est important, au moment où il semble qu'il y ait des transferts depuis la Syrie et l'Irak vers la Libye, d'aller frapper"

"Arrêter de faire semblant et de frapper mollement ", insiste le Général Desportes, même si cela posera inévitablement le problème des moyens, en particulier pour l'armée française. "Je crois qu'il faut à la fois accélérer nos frappes et consentir l'effort qui va nous permettre de remonter rapidement les moyens nécessaires pour cette attaque ."

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