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Conclave : les cardinaux prennent leur temps

Réunis en "congrégation générale" depuis lundi, les cardinaux n'ont toujours pas annoncé de date pour le conclave qui doit élire le successeur de Benoît XVI. Sur les 115 cardinaux électeurs, deux manquent encore à l'appel. Tous devraient être présents ce jeudi. De nombreux cardinaux veulent profiter de ce délai pour mettre les problèmes sur la table, avant de se retrouver dans la Chapelle Sixtine.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Stefano Rellandini Reuters)

Tout mettre
sur la table et n'éluder aucun dossier. Depuis lundi, les cardinaux réunis au
Vatican
ont décidé de prendre le temps d'analyser les problèmes rencontrés par
l'Église avant de convoquer le conclave destiné à élire un nouveau pape. L'archevêque
de Chicago – Francis George – le dit en termes clairs :

"Nous ne sommes pour
l'instant pas prêts".

Car
les problèmes que l'Église doit affronter sont nombreux. Il y a d'abord les
médiatiques affaires des scandales sexuels et du dossier Vatileaks. Mais selon
de nombreux cardinaux interrogés en marge de ces réunions – où le secret est une
règle – la priorité est celle d'une réforme de la Curie, du "gouvernement
de l'Église".

Ainsi,
le cardinal français Monseigneur André Vingt-Trois a expliqué dès le premier
jour des discussions que "le nouveau pape aura nécessairement à affronter
les problèmes dans la Curie"
.

"Prendre les choses de l'Église en main"

Dans un entretien avec Radio Canada, le
cardinal canadien Marc Ouellet a lui renchérit : "Le successeur devra prendre les choses de
l'Église en main, avec une volonté de gouverner, de mettre de l'ordre, de
continuer la purification que Benoît XVI a commencée sérieusement." 

Autre
enjeu de ces discussions, l'actualisation dans le monde d'aujourd'hui de
Vatican II et la "nouvelle évangélisation". Deux dossiers
prioritaires ont confirmé plusieurs évêques et le porte-parole du Vatican,
Federico Lombardi.

Le profil du futur pape s'affine

En filigrane,
ces discussions sur l'état de l'Église et son avenir permettent de dresser
"la fiche de poste" et le profil du futur pape. Le primat des Gaules, Philippe Barbarin, a ainsi évoqué sur Radio Vatican le besoin d'un
"pasteur" charismatique : "Il faut un solide messager de la
foi"
a-t-il affirmé.

Plusieurs
noms de "papabili" sont évoqués avec insistance, à commencer par celui de Marc
Ouellet. Le Québécois présente l'avantage d'allier une solide expérience de
terrain avec une bonne connaissance de la Curie. Mais rien n'est tranché avant
le conclave. "La liste des papabili ne se réduit pas, au contraire, elle croît ",
a confié le cardinal Francis George.  

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