Haut-Karabakh : plus de 100 000 personnes ont quitté le territoire, soit la quasi-totalité de la population
Le flux de départs ne se tarit pas. Le nombre d'Arméniens ayant quitté le territoire du Haut-Karabakh a dépassé les 100 000, selon la porte-parole du Premier ministre arménien, Nikol Pachinian. D'après les chiffres officiels, environ 120 000 Arméniens vivaient dans l'enclave avant l'annonce de la spectaculaire dissolution de cette république séparatiste autoproclamée, plus tôt dans la semaine.
"La République du Haut-Karabakh cesse son existence", avait annoncé jeudi, par décret, le dirigeant de cette république autoproclamée, Samvel Shahramanyan. "Toutes les institutions gouvernementales et organisations seront dissoutes au 1er janvier 2024", avait-il poursuivi. Cette région à majorité arménienne est internationalement reconnue comme faisant partie de l'Azerbaïdjan. Mais elle a fait sécession et proclamé son indépendance en 1991, à la fin de l'Union soviétique, avec le soutien de l'Arménie. Pendant plus de trois décennies, elle s'est opposée à Bakou, notamment lors de deux guerres, entre 1988 et 1994 puis à l'automne 2020.
La colère gronde en Arménie
Il y a une semaine, l'Azerbaïdjan a lancé une offensive militaire pour en reprendre le contrôle, poussant les séparatistes à capituler. La population redoute des représailles. Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a accusé Bakou de mener un "nettoyage ethnique". Il reproche également à la Russie, chargée d'une force de maintien de la paix sur le territoire, son inaction.
Dans une Arménie débordée par les exilés, gronde désormais la colère. Les opposants au Premier ministre Nikol Pachinian, accusé de passivité face à la victoire éclair de Bakou, ont prévu d'organiser un rassemblement samedi après avoir mis en sourdine ces derniers jours leurs critiques.
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