Corée du Nord : qui est Kim Jung-un, "grand soleil du 21e siècle" ?
Kim Jong-un, c’est tout le portrait de son grand-père vénéré, Kim Il-sung. Massif, 1,50 m, 90 kg, visage poupin et coupe de cheveux à la Desireless, qui dégage beaucoup les oreilles, mais un tempérament terrifiant... Le jeune homme, rappelé de Suisse où il suivait des études secondaires, quand son père Kim Jung-il est mort, en décembre 2011, a déjoué tous les pronostics. On le croyait fragile et inexpérimenté, il a fait le ménage en éliminant une bonne centaine de hauts dignitaires du parti et de l’armée, et il a fait exécuter en place publique son oncle qui était son ex-mentor, mais qu’il détestait.
Dès 2012, Kim Jong-un s’était engagé à ce que son peuple ne se serre plus la ceinture, en tolérant notamment les petits commerces privés, et en laissant les paysans vendre leurs produits. Aujourd’hui, il n’y a plus de famine, mais encore, dans certaines provinces, de la malnutrition, et on assiste à l’émergence d’une petite classe moyenne, et d’une nomenklatura aux privilèges exorbitants.
Au delà du folklore, une vraie inquiétude
Lui, il aime le luxe, le caviar, le cognac son yacht, et la presse nord-coréenne vient de le qualifier "Grand soleil du 21e siècle"
Sa stratégie n'a rien à voir avec celle de son père. Il est beaucoup plus ostentatoire, et s’il a à ce point fait le ménage c’était sur le fond, pour changer de stratégie. Exit l’armée, d’abord : désormais Kim Jong-un mène une politique basée à la fois sur le développement économique et les programmes nucléaires et balistiques…
Le but est de se doter d’une arme de dissuasion crédible, et c’est ce qui inquiète le monde entier : deux essais nucléaires en 4 ans, et une multiplication de tirs balistiques, avec la volonté de tirer des missiles balistique à partir de sous-marins pour atteindre les Etats-Unis.
Est-ce crédible ? Est-ce- que les ingénieurs nord-coréens sont capables de mettre au point une bombe H ? Les experts s’interrogent. Car au-delà du folklore, il y a une vraie inquiétude. D’abord pour ses voisins de Séoul : même des bombes rustiques pourraient causer beaucoup de dégats en Corée du sud.
Pour les Japonais, ensuite. La Chine, enfin, en première ligne, qui partage 1400km de frontière commune et qui y voit une menace pour la stabilité régionale. Et qui a la désagréable impression de perdre la face. La Chine est le premier fournisseur d’aide alimentaire à la Corée du nord, si bien qu’elle a fini par soutenir les sanctions de l’ONU contre le programme nucléaire de Pyongyang.
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